Congo : le ministre des Grands travaux poussé à la démission
Des représentants de la société civile ont demandé samedi la démission du ministre des Grands travaux au Congo-Brazzaville, Jean-Jacques Bouya, en dénonçant des “rétro-commissions” dans la passation des marchés publics.
Des défenseurs des droits de l’homme ont exprimé leur colère dix jours après l’effondrement d’une partie de la corniche sur le fleuve Congo à Brazzaville, une vitrine du pays du président Denis Sassou Nguesso.
“Le phénomène mondial du réchauffement climatique ne peut en aucun cas épargner (excuser) l’incapacité et la culpabilité de certains dirigeants congolais”, ont déclaré des ONG devant la presse, en référence aux pluies qui ont précédé l’effondrement des accotements de la corniche sur plusieurs centaines de mètres.
Ces ONG ont dénoncé “l’incompétence avérée et la mauvaise pratique des rétro-commissions” et ont exigé “la démission du ministre Jean-Jacques Bouya”.
La corniche a été construite par une société chinoise pour 72 milliards de francs CFA (plus de 110 millions d’euros).
Il s’agit de l’un des chantiers pré-financés par la Chine qui ont creusé la dette extérieure du pays pétrolier d’Afrique centrale, secouru par le FMI en juillet dernier.
La corniche a été ouverte à la circulation en février 2016, peu avant la réélection très contestée du président Denis Sassou Nguesso, 76 ans dont plus de 35 à la tête du Congo.
M. Bouya, 58 ans, a été délégué général aux Grands travaux jusqu’en 2016, année où il a été nommé ministre.
Par ailleurs, Jean-Jacques Bouya a reconnu jeudi que les travaux du pont Brazzaville-Kinshasa ne commenceraient pas en août 2020, comme l’avait annoncé la Banque africaine de développement (BAD).
“La publication de l’appel d’offres est prévue pour le 31 juillet 2020”, a-t-il déclaré en marge de l’annonce d’une table-ronde d’investisseurs à Brazzaville en mars pour lever 2,5 milliards d’euros destinés au financement d’infrastructures.
AFP