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Confinement au Nigeria : 18 personnes tuées par les forces de sécurité (commission)

Les forces de sécurité nigérianes ont tué 18 personnes accusées de ne pas respecter les mesures de confinement mises en place dans le pays le plus peuplé d’Afrique pour enrayer l‘épidémie de coronavirus, selon un décompte de la commission nationale des droits de l’Homme.

La Commission a enregistré 105 actes de violations des droits de l’Homme “perpétrés par les forces de l’ordre” et “18 personnes tuées” dans des exécutions extra-judiciaires, dans un rapport publié mercredi soir. 

Cet organe officiel de surveillance des droits de l’Homme a accusé les forces de sécurité d’un “usage disproportionné de la force, d’abus de pouvoir, de corruption et de non-respect des lois nationales et internationales”. 

Depuis le 31 mars, de nombreux Etats au Nigeria ont adopté des mesures de confinement, particulièrement strictes à Lagos, Abuja ou dans l’Etat d’Ogun, où la population a l’obligation de rester à la maison, sauf pour acheter de la nourriture un jour sur deux. 

Des vidéos de violences policières postées sur les réseaux sociaux, où l’on voit des policiers détruire des étals de marché, ou encore tabasser la population ont fait scandale dans le pays, où les forces de sécurité sont régulièrement accusées d’abus de pouvoir et de corruption. 

Le porte-parole de la police, Frank Mba a regretté que “la commission reste trop générale dans ses accusations”, et qu’elle confonde toutes les agences de sécurité dont la police. 

“La Commission aurait du donné des détails sur ceux qui ont été tués par la police, leur nombre exact, leur nom et le lieu de l’incident, ainsi nous pourrions prendre des sanctions adéquates”, a-t-il déclaré à l’AFP. 

Il a affirmé que les membres des forces de police coupables d’abus seront punis.

Le Nigeria compte le plus grand nombre de personnes  vivant sous le seuil de l’extrême pauvreté au monde (plus de 87 millions en 2018), selon l’organisation World Poverty Clock. Ces personnes dépendent de l‘économie informelle pour survivre. 

Les rares aides gouvernementales ne parviennent à calmer ni la faim ni la colère de la population, et les actes de criminalité ont fortement augmenté ces derniers jours.

La Banque mondiale a mis en garde la semaine dernière contre un risque de “crise alimentaire” en Afrique

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