COVID-19 : Les quatre éléments clés de la dissolution de l’équipe dirigée par Kalzeubé
Dans le but de faire face à la pandémie du coronavirus au Tchad, une Cellule de Veille et de Sécurité Sanitaire est créée et s’est vue confiée au Ministre d’Etat, Ministre Secrétaire Général de la Présidence Kalzeubet Payimi Deubet.
Celle-ci est composée des membres du gouvernement et plusieurs personnalités. Elle a pour mission principale de lutter contre cette pandémie au Tchad, qui ébranle le monde entier depuis quelques mois.
Pour bien mener sa mission, la cellule a pris plusieurs mesures notamment : la fermeture des structures éducatives, des aéroports, des frontières terrestres, des lieux des cultes, la suspension des activités folkloriques et bien d’autres mesures comme l’instauration de l’urgence sanitaire et du couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national.
Élan de solidarité
Solidaire face à une telle situation, les tchadiens dans leur ensemble ont manifesté leur soutien aux côtés du gouvernement pour faire face à la pandémie.
Ainsi, institutions et organisations publiques et privées de la place ont également apporté leur soutien multiforme à la cellule de veille et de sécurité sanitaire. Ce qui a conduit certains compatriotes à baptiser l’opération colère de COVID19, pour emprunter colère de Bohoma, une opération militaire menée dans le Lac contre les terroristes de Bokoharam par l’armée tchadienne.
Un défi d’intérêt national, mais aussi un challenge pour les autorités désignées dans l’exécution des différentes tâches.
Dès lors, nous avons assisté à la naissance d’une mobilisation générale, les soutiens se multiplient, aussi, la cellule a encaissé la contribution de plusieurs millions de francs CFA, venant des parts et d’autres, comme aide afin de faire face avec synergie et efficacité à la maladie de CORONAVIRUS. Mais aussi, l’on note l’apport financier du système des nations unies, évalué à plusieurs milliards.
L’erreur fatale
Le premier bébé prématuré de la cellule est naît lors de l’instauration de l’Etat d’urgence, qui, en principe devrait intervenir avant les autres mesures.
Le couvre-feu instauré au départ de 19heures à 5heures était repoussé aussitôt d’une heure, c’est-à-dire de 20h à 5h suite aux critiques des uns et des autres sur les réseaux sociaux.
Deuxième mesure non appliquée, est l’instauration du port obligatoire des masques sur l’ensemble du territoire national alors celui-ci n’était pas disponibles, une contre mesure!
Cet acte du président de la cellule de veille qui n’a pas fait l’unanimité, a été aussitôt, annulé, vingt-quatre heures après sa publication.
Troisièmement, une communication en panne
La communication défaillante de cette cellule a entrainé plusieurs doutes. Malgré qu’elle ait des communicateurs au sein d’elle, désignés pour la circonstance, ces deniers ne semblent rien comprendre de la gestion communicationnelle de la pandémie, en raison de manque d’informations suffisantes.
Quatrièmement, l’accord de partenariat signé avec la Fondation Grand Cœur a mis de l’huile sur le feu, créant, des polémiques et indignations sur les réseaux sociaux, malgré la sortie d’un communiqué signé par Kalzeubet pour justifier cet accord.
Ces éléments énumérés sont loin d’être exhaustifs, il faut tout de même comprendre que la cellule a eu tout ce qu’il lui faut pour bien gérer cette crise mais, elle s’est montrée impuissante.
Les communiqués presque quotidiens du Ministère de la Santé ne rassurent guère les tchadiens, si ce ne que créer confusions et panique.
Ne dit-on pas souvent « Qu’On ne change qu’une équipe qui ne gagne pas », la nouvelle équipe a une lourde tâche à accomplir. Serait-elle à la hauteur des attentes des tchadiens ?
Mahamat Hassan Nasradine