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Libye: 10 ans après la chute de Kadhafi, le pays est plongé dans les chaos

Partout à Tripoli, où vit la moitié de la population libyenne, les rues sont parées de banderoles, d’arches de lumières et de décorations, après un grand lifting mené tous azimuts ces derniers jours. La peinture des façades a été rafraîchie, des équipes de la Compagnie nationale des travaux publics se sont attelées pendant plus d’une semaine à repeindre la signalisation routière au sol et à remplacer réverbères et illuminations dans le vieux centre-ville.

A chaque coin de rue des vendeurs proposent ballons aux couleurs nationales et drapeaux : celui de l’indépendance de la Libye en 1951 mais aussi le drapeau amazigh (berbère), emblème culturel et identitaire d’une partie de la population.

Les autorités de l’Est du pays, région contrôlée par le maréchal Khalifa Haftar, n’ont en revanche annoncé aucune célébration, pas même à Benghazi, pourtant berceau de la révolution et deuxième plus grande ville de ce pays d’Afrique du Nord. Les villes en altitude y sont couvertes de neige et subissent depuis quelques jours une vague de froid inhabituelle.

Intervention internationale

« Sortir pour célébrer l’anniversaire de la révolution serait de la folie parce que cette révolution a été une catastrophe qui a gâché des années de stabilité », peste Khamis Al-Sahati, un militant basé en Cyrénaïque, grande région orientale. Dix ans après le début du soulèvement et l’intervention internationale sous couvert de l’Otan conclue en octobre 2011 par la mort du « Guide » Kadhafi, la Libye continue d’être déchirée entre des pouvoirs rivaux et à subir des ingérences étrangères, aux dépens d’une population exsangue privée des immenses ressources énergétiques du pays.

« La justice n’a toujours pas été rendue pour les victimes de crimes de guerre et de graves violations des droits humains, notamment homicides, disparitions forcées, tortures, déplacements forcés et enlèvements commis par des milices et des groupes armés », a déploré mardi l’ONG Amnesty international. Le quotidien des Libyens est marqué depuis plusieurs années par des pénuries de liquidités et d’essence, ainsi que par des coupures d’électricité et par une inflation galopante.

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