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Soudan, le bilan est passé à neuf morts, après le décès de quatre nouvelles personnes

Le bras de fer entre les généraux au pouvoir au Soudan et la contestation a pris une tournure violente ce lundi avec la dispersion par la force du sit-in des manifestants à Khartoum, qui a fait au moins neuf morts selon un comité de médecins.

Selon le Comité central des médecins soudanais, proche du mouvement de contestation, les forces de l’ordre ont tiré dans l’hôpital Charq-al-Nil et empêchent l’accès au Royal-Care, un autre établissement hospitalier de la capitale. « Le bilan des martyrs du massacre d’aujourd’hui est passé à neuf, après le décès de quatre nouvelles personnes », a déclaré le Comité dans un communiqué, disant craindre de d’autres victimes. 

Face à l’opération des militaires, les manifestants, qui réclament depuis des semaines un transfert du pouvoir aux civils, ont mis le feu à des pneus et érigé des petits murets avec des briques sur des routes accédant au lieu du sit-in, ainsi que sur d’autres axes de la capitale. 

Le mouvement de contestation au Soudan a dans la foulée annoncé se couper de tout contact politique avec le Conseil militaire de transition au pouvoir. « Nous annonçons l’arrêt de tout contact politique et des négociations avec le Conseil putschiste », a indiqué dans un communiqué l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, appelant à « la grève et la désobéissance civile totale et indéfinie à compter d’aujourd’hui ». 

Les relations entre les deux camps se sont tendues à la suite de l’échec le 20 mai des négociations, suivies des mises en garde du Conseil militaire qui dirige le pays depuis le 11 avril, date de la destitution sous la pression populaire du président Omar el-Béchir. 

L’escalade est telle ce lundi que les fers de lance de la contestation ont appelé à la « désobéissance civile » dans tout le pays et à « renverser » les généraux au pouvoir. 

Des tirs provenant du lieu du sit-in ont été entendus tôt en matinée, tandis qu’un déploiement important des forces de sécurité a été remarqué dans les rues de la capitale. « Une tentative du Conseil militaire de faire disperser le sit-in par la force est en cours », a ensuite déclaré dans un communiqué l’Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de la contestation. Un habitant a déclaré que des forces de police tentaient d’expulser les manifestants d’une rue près du sit-in. Les militaires ont ensuite nié avoir dispersé le sit-in « par la force ». 

La SPA a condamné un « massacre » et appelé les Soudanais à « la désobéissance civile totale pour renverser le Conseil militaire perfide et meurtrier ». L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation dont fait partie la SPA, a appelé à l' »intervention urgente » d’organisations humanitaires citant la Croix-Rouge, le Croissant-Rouge et Médecins sans frontières (MSF). Elle a également appelé dans un communiqué à des « marches pacifiques et des cortèges dans les quartiers, les villes, les villages », et à « renverser le Conseil militaire ». 

L’ambassade américaine a réagi sur Twitter en exhortant les généraux à « cesser » cette opération « injustifiée ». Le Conseil militaire en « porte la responsabilité », a-t-elle prévenu. 

Plusieurs morts ces derniers jours

Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campent devant le siège de l’armée. Après avoir demandé le soutien des militaires contre le président Omar el-Béchir, ils réclament désormais le départ du pouvoir des généraux. 

Des négociations entre les deux camps visant à former un Conseil souverain, censé assurer la transition politique pour trois ans, ont échoué le 20 mai. Depuis lors, le Conseil militaire a dénoncé des débordements autour du sit-in, les qualifiant de « menace pour la sécurité et la paix publiques », et a promis d’agir « avec détermination » pour faire cesser cette situation. 

Par le journal l’EXPRESS

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