Covid-19 : l’OMS appelle à la mobilisation face à la propagation inédite d’Omicron
Face au rythme inédit de la propagation du variant Omicron, l’OMS a appelé, mardi, à utiliser tous les outils anti-Covid à disposition pour éviter une surcharge des systèmes de santé. Plus de 77 pays ont désormais signalé cette nouvelle souche mais « il se trouve probablement dans la plupart des pays », estime l’Organisation.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de nouveau tiré la sonnette d’alarme, mardi 14 décembre, affirmant qu’aucun variant du Covid-19 ne s’est propagé jusqu’à présent aussi rapidement qu’Omicron. Face à ce constat et à l’approche des fêtes de fin d’années, l’organisation appelle à utiliser tous les outils anti-Covid pour éviter que les systèmes de santé ne soient rapidement submergés. »77 pays ont maintenant signalé des cas d’Omicron, mais la réalité est qu’Omicron se trouve probablement dans la plupart des pays même s’il n’a pas encore été détecté », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse à Genève.
« Nous sommes préoccupés par le fait que les gens considèrent Omicron comme bénin. (…) Même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés », a-t-il ajouté.Vu l’actuelle rapide progression des cas, «
la science nous dit que nous devons nous attendre à ce que Omicron soit déjà le nouveau variant dominant en Europe à la mi-janvier », a, de son côté, déclaré Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, mercredi, ajoutant qu’il y avait désormais assez de vaccins pour tous les Européens.
Mettre fin à l’iniquité vaccinaleDe nombreuses incertitudes planent encore sur la nature de ce nouveau variant. Et l’OMS craint, en outre, que les doses de rappel décidées dans de nombreux pays occidentaux pour les populations adultes mettent à mal la vaccination dans les pays pauvres.
« L’OMS n’est pas contre les doses de rappel. Nous sommes contre l’iniquité » vaccinale, a affirmé le Dr Tedros. « C’est une question de hiérarchisation des priorités. (…) Donner des doses de rappel aux groupes à faible risque de maladie grave ou de décès met simplement en danger la vie de ceux à risque élevé qui attendent toujours leur première dose », a-t-il insisté.Il a ainsi souligné que 41 pays n’ont toujours pas réussi à vacciner 10 % de leur population et 98 pays n’ont pas atteint la barre des 40 %.
« Si nous mettons fin à l’iniquité, nous mettons fin à la pandémie. Si nous permettons à l’iniquité de se poursuivre, nous permettons à la pandémie d’aller de l’avant », a-t-il insisté.
Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, avait déjà mis en garde contre les conséquences que pourrait avoir pour l’Afrique la décision de l’UE de mobiliser ses vaccins pour des campagnes de rappel.Sur le front médical, des nouvelles encourageantes sont cependant venues du côté de Pfizer : le géant pharmaceutique a confirmé que sa pilule anti-Covid réduisait de près de 90% les hospitalisations et décès chez les personnes à risque lorsque prise dans les premiers jours après l’apparition des symptômes. »Cette nouvelle fournit un autre outil potentiellement puissant dans notre lutte contre le virus, y compris contre le variant Omicron », s’est félicité le président américain, Joe Biden, rappelant que les États-Unis avaient déjà commandé assez de traitements pour 10 millions d’Américains.
Les restrictions se multiplientDepuis qu’il a été détecté pour la première fois début novembre en Afrique du Sud, et face à sa propagation éclair, les pays d’Europe multiplient les restrictions.Les Pays-Bas ont ainsi annoncé, mardi, que les écoles fermeront à partir du 20 décembre, soit une semaine avant le début des vacances de Noël, et ont prolongé les restrictions sanitaires actuelles jusqu’au 14 janvier. Parmi elles, la fermeture des magasins non essentiels, bars et restaurants tous les jours entre 17h et 5h du matin.
« Ce n’est évidemment pas le message joyeux que l’on espérait à l’approche de Noël. Mais ce n’est pas une surprise », a souligné le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
Mais dans plusieurs pays occidentaux, les nouvelles restrictions passent mal, y compris au Royaume-Uni, pourtant confronté à un « raz-de-marée » de cas et à un premier cas mortel dû au variant Omicron.Le gouvernement du Premier ministre, Boris Johnson, a certes réussi mardi soir à faire adopter ses mesures au Parlement, mais il doit désormais compter avec la fronde de dizaines de députés de sa majorité très critiques envers ce nouveau tour de vis : port du masque en intérieur, test quotidien pour les cas contact, télétravail et passe sanitaire obligatoire dans les grands événements.
Le variant Omicron contaminerait 200 000 personnes chaque jour au Royaume-Uni, un des pays d’Europe les plus touchés par la pandémie avec plus de 146.500 morts. En France, où les contaminations au Covid-19 sont au plus haut depuis avril, le gouvernement a réactivé plusieurs leviers de mobilisation et de soutien aux soignants face à la cinquième vague de Covid-19. France 24