fbpx

La Première femme tchadienne Architecte devient la Première femme présidente de l’Ordre National des Architectes du Tchad (ONAT)

Diplômée de l’Institut Supérieur d’Architecture Victor Horta de Bruxelles (Belgique), Hayatte Abderahim Ndiaye est la Première femme tchadienne architecte. Avec 13 années d’expérience professionnelle à son actif, Madame Ndiaye vient d’être élue présidente de l’Ordre National des Architectes du Tchad (ONAT) à l’issue d’une Assemblée générale élective tenue ce 6 juillet 2019 au CEFOD.

La nouvelle présidente de l’ONAT défend une architecture durable et adaptées aux réalités climatiques et environnementales de nos pays. Elle est à l’initiative de la Première Journée de l’habitat durable au Sahel organisée en avril 2018 en partenariat avec l’ambassade de France au Tchad.

Hayatte Abderahim Ndiaye qui explique tenir sa poigne de son père et sa rigueur de sa mère, entend réorganiser et développer le métier d’architecte au Tchad et compte amorcer son intégration continentale et internationale, en établissant des liens avec l’Union des Architectes d’Afrique (UAA) et l’Union Internationale des Architectes (UIA). Hayatte explique que ce 6 juillet 2019 est une journée historique pour les femmes architectes qui font encore figure de specimen rare dans le métier à travers tout le Sahel. Notons que Madame Ndiaye est la seule femme de l’exécutif nouvellement élu de l’ONAT qui compte en tout 7 membres.


Lisez l’intégralité de son discours ci-dessous.

Chers confrères bonjour,

C’est  avec un grand plaisir que je m’adresse à vous en cette matinée pour vous présenter ma candidature à la présidence de l’Ordre National des Architectes du Tchad.

Permettez-moi  avant tout propos, de saluer le travail accompli par le bureau sortant, dans la continuité duquel s’inscrira le nouveau mandat. Je saluerai également, notre mobilisation ce matin, dans le but d’organiser collectivement notre métier.

Nous voici donc réunis, jour après jour, sept ans après la toute première assemblée constitutive, qui a consacré le métier d’architecte au Tchad. Cela signifie qu’après le prochain mandat, nous aurons à dresser un bilan décennal de nos accomplissements.

Si nous considérons que rien que cette année, 18 jeunes tchadiens ont été diplomés à l’EAMAU, nous pouvons déduire que dans les quatre prochaines années, 80% du tableau de l’ordre sera constitué de jeunes. Le cercle s’agrandit, et il nous faudrait être prêts à les accueillir.

Cette jeunesse ajoutera à l’expérience de nos aînés, une nouvelle vision de l’architecture qui ne serait que bénéfique pour nos objectifs communs. Mais pour cela, elle aura besoin d’être accompagnée durant tout le processus d’intégration au métier, notamment à travers des stages de perfectionnement, ou encore des formations pratiques et techniques. Je proposerais donc, pour une meilleure prise en charge de nos jeunes confrères, un nouveau tableau qui soit dédié aux stagiaires au sein de notre organisation, afin de  suivre leur évolution et faciliter leur insertion professionnelle.

Chers confrères, à la base de tout développement, il y a d’abord une vision, celle de se demander, qu’est ce que nous voulons pour nous-mêmes, dans combien de temps et avec quels moyens ?

Des personnes comme vous et moi se sont assises, ont échafaudés des plans à court, moyen et long termes, et dans un processus de semence et de récolte, on progressivement obtenu ce qu’elles recherchent. Cela pour vous dire que le développement de notre métier  n’arrivera pas par hasard, il nous faudra donc inscrire nos actions dans un cadre global sur 10 ans et poser les jalons qui nous permettront d’atteindre nos objectifs.

La  question des cotisations et celle du financement de l’ONAT devraient être au centre des préoccupations du prochain mandat, car de ces questions dépendront tous les autres points. Chers confrères, les cotisations seules, n’ont pas vocation à financer un plan de développement,  elles constituent tout au plus, la cerise sur le gâteau. Voilà pourquoi je proposerais que nous retravaillions nos textes pour trouver d’autres modes de financement, qui nous permettrons d’être plus ambitieux dans nos objectifs. Ainsi, nous pourrons repositionner notre métier sur l’échiquier national comme un partenaire majeur des pouvoirs publics, en lui donnant les moyens d’influencer les décisions qui se prennent.

L’exercice du métier d’architecte au Tchad ne ressemble à aucun autre au monde, car il est inhérent à notre contexte particulier. Voilà pourquoi, je proposerais  une Assemblée Générale extraordinaire de relecture de la première jointure de nos textes, pour les adapter afin qu’ils défendent au mieux nos intérêts et nous permettent de grandir.

Nous vivons aujourd’hui dans un contexte de mondialisation, régit par des logiques de blocs. Notre jeune organisation, pour trouver sa place dans cette nouvelle configuration et faire face à l’intensification de la concurrence, doit amorcer son intégration continentale et internationale, en établissant des liens avec l’Union des Architectes d’Afrique (UAA) et l’Union Internationale des Architectes (UIA). Pour avoir côtoyé ces organisations ces dernières années, je propose de mette mon répertoire à contribution afin d’ouvrir le métier sur le reste du monde.

Comme je le disais plus tôt, un long chemin a été parcouru chers confrères, mais il nous reste encore beaucoup de défis à relever. Pour cette raison, je proposerais de mettre à l’honneur le potentiel humain de notre structure, en remobilisant tous les architectes autour d’un projet commun de développement du métier. Des commissions spécialisées seront constituées, pour qu’ensemble nous puissions mettre en chantier, les questions prioritaires à savoir :

La prestation de serment

Le barème des honoraires 

Le conseil de discipline

Le conseil des sages

Un manuel des procédures administratives et financières

Mais pour mettre en œuvre tous ces objectifs, nous savons mieux que quiconque, qu’il nous faudra avoir de bonnes fondations et renforcer nos soubassements. Je pense notamment à un siège de l’ONAT connu et reconnu de tous, un site internet, une automatisation des rappels de cotisations,  une centralisation des chantiers en cours… En somme, utiliser à meilleur escient, tous les outils technologiques à notre disposition pour pérenniser et rationnaliser nos actions.

Mon projet dans l’absolu est de promouvoir le métier pour que dans les années à venir chaque architecte puisse vivre décemment de son métier.

  • Si aujourd’hui vous décidez de m’accorder votre confiance, je m’engagerais à développer une présidence collégiale faite de dialogue et d’échanges et à 
  • rendre compte de mes actions devant les différentes instances del’ONAT et la communauté.

Je vous remercie de votre aimable attention !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *