N’Djaména : A Walia les habitants fuient les inondations pour échapper à la mort
La montée des eaux prend de l’ampleur, la population court dans tous les sens pour quitter le quartier Walia dans le 09 ème arrondissement de N’Djaména.
Sur place, aucun secours, chacun utilise ses moyens de bord pour échapper à cette catastrophe naturelle.
Les jeunes s’organisent en comité pour dresser une nouvelle digue afin de faire bloc à l’avancée, mais trop tard, les moyens ne suffisent pas, la pression des eaux est forte, les sacs remplis de sable ont cédé.
En face de nous, les véhicules créent de bouchon sur le goudron, le passage est bloqué. Ici nous sommes à la station Tradex, à 6 mètres de la zone inondée. Entre temps, certains doivent déplacer leurs bagages pour être proche du goudron afin d’obtenir une occasion pour la ville.
Françine Blaise, dont nous nommons cette jeune étudiante en 3 ème année de droit à l’université est désemparée, le désespoir se lit sur son visage, mouillée des sueurs. Mère de deux enfants, mariée à un ingénieur en chômage.
Elle est logée dans une cours commune mais aujourd’hui, l’inondation règne en maître. Sa ration alimentaire emportée, ses habits et autres matériels indispensables ne sont plus récupérables. Avec un air triste, si elle avait le choix, elle n’allait pas s’installer à N’Djaména, une ville dit-elle, dans laquelle la personne humaine n’a pas d’importance, les parents sont éloignés des uns et des autres, très difficile d’être secourue en urgence.
Pressée, elle nous quitte, un jeune clandoman, lui propose de l’emmener gratuitement à Moursal, un quartier où ses cousines y résident.
Claxons, Couacs et injures, sur cet axe étroit, les bons chauffeurs durent 1 heure pour partir ou quitter cette zone inondée.
Dans ce bouleversement, les militaires installés dans une nouvelle base pour assurer la sécurité s’improvisent policiers en régulant la circulation.
Inhabituel pour les citoyens de voir «béret rouge» en régulateur de la circulation, une situation qui crée du paranoïa.
Au couché du soleil, les vendeurs rangent les étales et autres commerces au bord de la route.
Autrefois, ils restaient jusqu’à 20 heures, explique un client venu acheter des bananes. Mais le couvre feu instauré raccourci la fin de la journée.
Les sinistrés augmentent chaque jour. «Pendant cette période, les jeunes filles craignent le vol et violences dans la nuit» lance une femme de la trentaine en Ngambay dont un passant a pu traduire.
Les autorités avaient annoncé des aides et secours aux sinistrés, mais la situation s’aggrave les besoins augmentent ce qui crée plus de fragilité que de réconfort.
Le Président de transition Mahamat Idriss Deby a effectué un vol ce dimanche 23 octobre pour observer l’évolution de la situation afin d’obtenir plus d’éléments pour la riposte.
Mais en attendant les mesures Gouvernementales, les bonnes volontés, les partenaires du Tchad et les Organisations Non Gouvernementales sont appelés à engager une solidarité agissante pour alléger la souffrance des sinistrés.
Toumaï Web Médias