Extradition. Des manifestants hongkongais cherchent asile à Taïwan
Des drapeaux taïwanais durant une manifestation à Hong Kong le 16 juin 2019.
Des dizaines de résidents de Hong Kong se seraient réfugiés à Taïwan et des dizaines d’autres tenteraient de s’y rendre. Manière pour eux de se protéger des éventuelles poursuites après leur implication dans les manifestations contre le projet d’amendement de la loi d’extradition.
La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen a confirmé les informations selon lesquelles des manifestants de Hong Kong “sont en fuite vers l’île”, explique le quotidien de Hong Kong South China Morning Post.
Selon Apple Daily et Radio Free Asia, plusieurs dizaines de manifestants hongkongais seraient arrivées à Taïwan ou tenteraient d’y trouver refuge, après les manifestations et les tensions avec le gouvernement au sujet du projet d’amendement de la loi d’extradition.Depuis le début de juin, Hong Kong est secouée par une vague de protestation contre la possibilité de permettre l’extradition vers la Chine. Une possibilité vue comme une menace pour le statut “un pays deux systèmes” de l’ancienne colonie britannique qui garantit à ses habitants des libertés et des droits inexistants en Chine.
Durant plus de soixante jours, le centre-ville a été bloqué par des rassemblements organisés pour exiger la mise en place d’un véritable suffrage universel dans l’ancienne colonie britannique.La présidente taïwanaise a indiqué :
Ces amis de Hong Kong seront traités de manière appropriée sur la base de critères humanitaires.”
Accueillis par des associations
Selon des avocats contactés par Radio Free Asia, les manifestants “risqueraient jusqu’à cinq ans de prison, en cas de condamnation pour ‘émeutes’ au vu du traitement subi par les organisateurs du mouvement prodémocratique de 2014 Occupy Central.”Pour le moment, précise la radio, ces exilés ne peuvent obtenir une demande d’asile politique étant donné qu’ils peinent à prouver qu’ils étaient présents au moment de l’assaut du bâtiment du Conseil législatif (LegCo) le 1er juillet. De fait, ils avaient couvert leurs visages pour éviter d’être reconnus.Pour le moment, ils sont accueillis par des associations taïwanaises.
Selon un professeur hongkongais vivant à Taïwan, cité par RFA, il est rare qu’un ressortissant de Hong Kong obtienne le droit de résidence à Taïwan, l’île préférant prolonger de manière régulière leur statut de touriste.Après le mouvement Occupy Central, aussi connu sous le nom de “mouvement des parapluies”, de jeunes Hongkongais impliqués dans les rassemblements avaient déjà rejoint Taïwan.