Espagne: »Sévère déroute » pour Sánchez au Parlement, sous la pression de Podemos
Le Parlement espagnol a rejeté la nomination de Pedro Sánchez comme Premier ministre, mardi 23 juillet. Les Socialistes n’ont pas réussi à convaincre Podemos, mais l’abstention du parti de Pablo Iglesias laisse la porte ouverte à une alliance d’ici jeudi.
C’est un premier véritable échec pour Pedro Sánchez, le leader du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) vainqueur des législatives du 28 avril. Mardi 23 juillet, le Parlement n’a accordé que 124 voix en faveur des Socialistes, “très loin des 176 qui auraient été nécessaires à l’élection du chef du gouvernement”, souligne El País. Obligé de former une coalition pour gouverner, Pedro Sánchez a pour l’instant échoué à s’allier à d’autres partis espagnols, notamment Podemos.
“La majorité des groupes parlementaires ont reproché à Pedro Sánchez de ne pas avoir fait suffisamment d’efforts pour négocier et les convaincre de soutenir sa candidature”, explique El País. Le journal espagnol écrit que “les positions des partis n’ont pas évolué depuis les prédictions initiales”. Il reste 48 heures au Socialistes pour faire changer d’avis le Parlement, avant un deuxième et dernier vote sur le gouvernement.
Un pacte toujours possible avec Podemos
“Malgré cette sévère déroute, Pedro Sánchez peut se dire que tout n’est pas perdu”, estime La Vanguardia. En effet, comme le raconte ABC, “la surprise est venue des rangs d’Unidas Podemos, qui avait annoncé un vote d’opposition en cas d’absence d’accord de gouvernement avec le PSOE, mais qui a finalement opté pour l’abstention et fait monter la pression sur Sánchez pour obtenir un accord dans les prochaines 48 heures”.
D’après La Vanguardia, “il n’a échappé à personne que Podemos ne voulait pas provoquer des élections anticipées : si le parti a changé son vote ‘contre’ en abstention, il l’a fait pour se laisser une opportunité, et pour en donner une au PSOE.” El Periodico de Catalunya avance que les 42 voix des députés Podemos suffiront à confirmer Pedro Sánchez jeudi. Le journal basé à Barcelone juge qu’il y a “de la marge pour un pacte” si Podemos a le sentiment que les Socialistes leur proposent “davantage que des ministères ‘décoratifs’”.“Mais il n’existe aucune garantie” d’accord entre les deux partis, pointe El País.
Une analyse partagée par le journal conservateur El Mundo,qui parle d’une “guerre froide brûlante”entre Pedro Sánchez et le leader de Podemos, Pablo Iglesias : “Sánchez s’adresse en permanence à Iglesias par personnes interposées, mais jamais en le regardant. […] Les deux enfants se détestent intimement. Chacun veut la ruine de l’autre. Mais à quel prix ?”