Tchad : La plate-forme de lutte contre l’accaparement des terres interpelle le gouvernement
Dans un communique de presse, la Plateforme de lutte contre l’accaparement des terres et la défense des intérêts nationaux lance un appel pressant à l’opinion nationale et internationale que le gouvernement de transition est en train de brader les ressources de l‘État pour une multinationale, le Groupe Olam.
Elle demande au gouvernement, la mise en application de la loi sur le schéma directeur national sur l’aménagement du territoire
Selon le communiqué, malgré l’article du journal l’Humanité intitulé : Tchad, le scandale des terres spoliées, Arise IIP, la firme qui dépouille les paysans africains, qui a mis en évidence les manouvres dilatoires du Groupe Olam Arise, et malgré toutes les interpellations de la plateforme citoyenne le problème va grandissant.
« L’exemple du conseil des ministres de ce lundi 24 avril ou le ministre de l’aménagement du territoire a fait mention de 11.516 (hectares de terres), situés dans le Batha, Chari Baguirmi, Hadjer Lamis, Logone oriental et le Moyen-Chari pour l’installation des zones économiques spéciales pour Olam Arise », relève la Plateforme qui rappelle que le défunt Président le Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno, a opposé un refus catégorique à cette firme Olam Arise suite aux informations sur leur crédibilité dans la gestion de la zone économique au Gabon.
Malheureusement, avec la disparition du Maréchal, constate le communiqué, « un gouvernement de transition n’est pas dans la logique du défunt a donné l’occasion à cette firme avec une corruption active à tous les niveaux pour bloquer le déroulement de l’appel d’offre lancé en son temps ». La plateforme se dit surpris par un décret que les abattoirs de Moundou, Farcha et Djarmaya sont attribués à cette firme. « Pourtant, un consortium d’associations internationales s’est constitué pour appuyer les paysans tchadiens pour le développement de leur pays », déplore le communiqué.
La Plateforme de lutte contre l’accaparement des terres informe que dans la zone économique spéciale créée, cette firme détient 65% avec des promesses qu’en 2035, elle va investir 550 milliards de Fcfa alors que l’État tchadien qui en dispose que 35% a apporté immédiatement les trois abattoirs (Moundou, Djermaya et Farcha).
« Pour les trois abattoirs et les différentes zones économiques en prévision, aucune étude d’impact environnemental et sociale et l’étude de faisabilité n’ont été rendues publiques aux populations menacées. Contre toute procédure, nous voyons les terres agricoles des pauvres paysans en train d’être accaparées sans procédures légales et pourtant les lois de la République sont là claires dessus », déplore la Plateforme.
C’est pourquoi, elle lance en tant un appel pressant à l’opinion nationale et internationale que le gouvernement de transition est en train de brader les ressources de l‘Etat pour une multinationale. « Ils nous font croire qu’il est temps de nationaliser les entreprises dont les sociétés pétrolières. Pourquoi ce deux poids deux mesures? », s’interroge la plateforme.
Elle rappelle au Président de la transition que l’administration est une continuité et donc il fera mieux de continuer l’œuvre que le maréchal a commencé. « Sinon il n’y a pas d’urgence pour que le gouvernement de transition créé ces Zones tous azimut qui prennent ces espaces agricoles et perturbant ainsi les activités agricoles en perspective », ajoute le communiqué.
Aussi, la Plateforme demande au gouvernement de la transition la mise en application de la loi sur le schéma directeur national sur l’aménagement du territoire pour apaiser le peuple tchadien.