Tchad : Constitution ? à trop vouloir dribbler, on se dribble soi-même (Abdoulaye-Sabre Fadoul)
Les institutions de la Transition qui tirent leur légitimité du DNIS viennent hélas de confirmer que ce Dialogue auquel nous avons cru ne valait rien d’autre qu’un enfumage massif.
En adoptant un projet de constitution consacrant d’ores et déjà la forme décentralisée de l’Etat, le Gouvernement vient de commettre une gigantesque forfaiture, notamment à l’endroit de nos compatriotes favorables à la fédération. À trop vouloir dribbler, on se dribble soi-même et on file le ballon à ceux qui avaient boycotté le DNIS.
Soit dit en passant que les Collectivités Autonomes que brandit le Gouvernement comme une avancée figurait déjà dans la précédente Constitution…
Avec une CONOREC sous la férule de l’administration et un projet de constitution contraire aux résolutions du DNIS, la réfondation tant chantée n’aura pas lieu. On ne peut refonder un pays par la ruse, par la tromperie et l’abus de confiance.
Je reste convaincu que la fédération n’est pas une panacée et que son intérêt transcende le clivage artificiel Nord-Sud. Mais je reste tout autant convaincu que la question de la forme finale de l’Etat doit être tranchée par les Tchadiens dans le cadre d’un processus transparent et sincère.
À défaut, nous sommes en train de construire la nouvelle République sur du sable mouvant. Avec ce projet de constitution et la CONOREC, ainsi que la non-application intégrale de l’accord de Doha, le Gouvernement s’acharne clairement à revigorer les germes de la désunion et de l’instabilité.
Quel gâchis !