Le dessin du jour. 24e vendredi de marche en Algérie, la rue face à l’obstination du chef de l’armée
Le panel, formé le 25 juillet par le chef de l’État par intérim, peine à concrétiser son projet de médiation. Et le chef de l’état-major, Ahmed Gaïd Salah, lui complique la tâche en écartant tout préalable au dialogue. Quant aux Algériens, ils réclament un pouvoir réellement démocratique.
“Les élections constituent le point essentiel autour duquel doit s’axer le dialogue ; un dialogue que nous saluons et espérons qu’il sera couronné de succès et de réussite, loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats. De telles méthodes et thèses sont catégoriquement rejetées”, a déclaré le mardi 30 juillet le chef de l’armée Ahmed Gaïd Salah.
“Une sortie autoritaire qui a jeté un froid sur un processus de dialogue qui en est à ses balbutiements”, commente El-Watan qui souligne :
Cette sortie publique n’a pas manqué de susciter les réactions les plus pessimistes quant aux chances d’aboutir à une feuille de route concertée. D’assimiler des revendications aussi légitimes que la libération des détenus, la cessation des violences policières contre les manifestants ou encore l’ouverture des médias lourds à l’opposition à des préalables fantaisistes, des ‘diktats’ capricieux ou, pis encore, à des ‘idées empoisonnées’ qui seraient l’émanation de ‘la bande’, n’est guère rassurant pour la suite.”
Le pays se retrouverait-il dans une impasse ? C’est ce que semble penser le dessinateur algérien Dilem.
Et pour ce 24e vendredi de mobilisation, TSA – Tout sur l’Algérie constate sur le terrain qu’à Alger “plusieurs manifestants [sont] arrêtés par la police”. La mobilisation est toujours très forte dans plusieurs villes du pays, et les slogans réclament encore et toujours “État civil et non militaire”, “le peuple veut l’indépendance”, “le changement”.
Depuis cinq mois, les manifestants n’ont eu de cesse de réclamer, chaque vendredi, le départ des représentants du système.