Politique : Remaniement ministériel ou colmatage Gouvernemental
Le Gouvernement d’Union Nationale, dirigé par Saleh Kebzabo, a récemment fait l’objet d’un remaniement ministériel suite aux démissions successives du Ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim, et du Secrétaire Général du Gouvernement, Haliki Choua. Ces départs font suite à la diffusion des vidéos à caractère sexuel des deux ministres sur les réseaux sociaux.
En effet, ce problème dépravation des mœurs a choqué plus d’un tchadien conduisant à une indignation générale. Les internautes ont vivement critiqué les deux ministres pour leurs comportements inappropriés et ont réclamé leurs départs sur les réseaux sociaux.
Une demande qui n’a pas trop duré puisque l’un après l’autre, les deux ministres ont présenté leurs démissions.
Les speculations sont parties de bon train, beaucoup d’observateurs de la vie politique s’attendaient à un remaniement profond du gouvernement une année après l’arrivée de Saleh Kebzabo comme Premier Ministre.
Une année après le dialogue national et la nomination d’un Gouvernement d’Union Nationale, la situation sociale s’est dégradée du jour au lendemain. Chômage, inflation, crise énergétique, insécurité, cherté de la vie et bien d’autres problèmes sont venus s’ajouter au quotidien des tchadiens. Conduisant au fil du temps à une rupture de confiance entre le gouvernement et la population.
Mais les speculations n’ont pas trop duré, le Président de la Transition et son Premier Ministre ont coupé court aux rumeurs en remplaçant les ministres démissionnaires plutôt qu’un chamboulement total de l’organigramme gouvernemental. Une marque de confiance incomprise du Président de la Transition envers une équipe incompétente aux yeux de beaucoup de citoyens.
Les deux ministères étant régaliens, sitôt le président rentré de son voyage à Paris sitôt les nominations ont été faites.
Au ministère des armées, c’est Adogo Yakouba, une surprise pour beaucoup d’observateurs de la vie publique. La nomination du secrétaire général adjoint du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) à la tête du Ministère des armées a surpris plus d’un tchadien. Longtemps dédié aux hommes ayant fait une carrière militaire, Adogo devient désormais l’un des rares civiles qui occupera ce département.
Certes, le nouveau ministre à une grande carrière administrative, puisqu’il a été plusieurs fois gouverneur et a occupé d’autres hautes fonctions dans l’administration publique mais le fait qu’il soit un civil, fait poser des questions dans un contexte sécuritaire régional tendu et des réformes profondes entreprises depuis deux ans.
Outre ce problème, le départ du ministre Daoud Yaya Brahim était suite à un scandal sexuel l’impliquant avec la « nièce présumée » du nouveau ministre. Coincidence ou un choix voulu ! Un mélange de genre incompris du public pour l’instant.
L’autre heureuse élue est Dr Ramatou Mahamat Houtouin, anciennement ministre déléguée à l’énergie. Elle se voit désormais confier, l’organe central du gouvernement mais aussi chargé des réformes entreprises depuis le dialogue. Fondatrice du Centre de recherche et d’action pour le développement n’est pas une novice dans le gouvernement.
En 2020, elle était déjà ministre de l’énergie sous Deby père. Mais désormais la tâche sera lourde pour mener à bien les chantiers encours, la question des réformes administratives réclamées à la suite du dialogue national, la nouvelle constitution et bien d’autres dossiers chauds seront devant elle.
Au ministère délégué auprès du ministère des hydrocarbures chargé de l’Indépendance, c’est Abdoulaye Diar Mogodi qui revient aux affaires. Ancien ministre de l’agriculture et de l’irrigation, Abdoulaye Diar aura une lourde tâche de trouver une solution à la crise énergétique que traverse avec le ministre de la l’énergie Djerassem Lebemadjiel. Promesse sur promesse, tous les anciens chefs de ce département ont failli à résoudre la crise énergétique. Serait-il la bonne personne ? Le temps nous dira .
Ce léger remaniement résoudra-t-il les problèmes que traversent au quotidien, les citoyens ? Rien n’est sûr, puisque l’inflation, la cherté de la vie, le chômage, la crise énergétique, l’insécurité, l’injustice et bien d’autres problèmes ne trouvent pas leurs sources au niveau de ses deux départements ministériels.
TWM/Issa Wardougou Kellemi