Guinée : Trois jours de deuil national décrétés après le drame de N’Zérékoré
La Guinée a décrété, ce 2 décembre, trois jours de deuil national à la suite de la mort d’au moins 56 supporteurs de football lors d’un mouvement de foule survenu pendant un match dédié au président de la transition, le général Mahamadou Doumbouya. Ce dernier est accusé par l’opposition d’être « directement responsable » du drame.
Selon un bilan provisoire communiqué par les services hospitaliers, l’incident a fait 56 morts et plusieurs blessés.
« Pour montrer que c’est la solidarité nationale, que c’est la nation qui est en deuil aujourd’hui, à partir de demain (mardi), trois jours de deuil national seront proclamés (…) le drapeau national sera mis en berne », a déclaré le Premier ministre Amadou Oury Bah, dépêché à N’Zérékoré (sud-est) par le général Mamadi Doumbouya.
Les événements de dimanche, initialement présentés comme des heurts entre supporteurs, ont été déclenchés par l’expulsion d’un ou deux joueurs et un penalty défavorable à l’équipe de Labé en fin de match contre le onze local. Ce match était la finale d’un tournoi doté d’un trophée en l’honneur de Mamadi Doumbouya, ont rapporté des témoins.
Des supporteurs ont envahi le terrain, empêchant les officiels présents, dont deux ministres, de quitter les lieux. Cela a entraîné des jets de pierres et l’intervention des forces de sécurité qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. La panique s’est alors propagée, provoquant un mouvement de foule incontrôlable.
Dans la bousculade, de nombreuses personnes ont été piétinées ou blessées en tentant de fuir. Le stade, situé à N’Zérékoré, deuxième ville du pays en Guinée forestière, près des frontières du Liberia et de la Côte d’Ivoire, était bondé. Cette ville se trouve à environ 900 km de la capitale, Conakry, soit deux jours de route.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des scènes chaotiques : des personnes escaladant les murs d’enceinte du stade pour s’échapper, d’autres fuyant dans des nuages de poussière ou de gaz lacrymogène.
Le gouvernement, dans un communiqué, a indiqué que « les manifestations de mécontentement vis-à-vis des décisions arbitrales ont entraîné des jets de pierres de la part des supporteurs, provoquant des bousculades mortelles ».
Avec VOA Afrique