Algérie: 23ème vendredi de marche pour le changement du système
Une commission formée de six membres a été nommée le 25 juillet par le chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, pour mener un dialogue national. Les Algériens ont exprimé leur rejet de cette initiative dès le lendemain, lors de la 23e manifestation réclamant le départ de tous les symboles du régime.
Après une rencontre, le 25 juillet, avec la commission fraîchement nommée pour établir un dialogue national, le président par intérim Bensalah “a fait part de sa disponibilité à prendre des mesures d’apaisement, dont la libération des personnes arrêtées par les services de sécurité lors des marches populaires”, relate El-Watan qui précise : “Il est à rappeler que des dizaines de manifestants ont été placés sous mandat de dépôt pour port du drapeau amazigh”, ou drapeau berbère.
Dans la même communication, on apprend que l’État envisage aussi “l’allégement du dispositif mis en place par les services de sécurité” et la mise en place de “mesures de nature à faciliter l’accès aux médias publics à toutes les opinions”, poursuit le quotidien algérien.
“Pouvoir assassin”
Toutefois, ce vendredi matin El-Watan a pu constater que “l’allégement du dispositif policier, promis [jeudi] par Bensalah, n’a pas été concrétisé”. Et, à la mi-journée, TSA-Tout sur l’Algérie relatait :
À Alger, la police fortement déployée pousse les manifestants sur les trottoirs, les empêchant d’occuper la voie publique. Des manifestants empêchent la police d’arrêter un manifestant. Ce dernier a été violenté par les policiers.”
Comme chaque vendredi depuis le 22 février, les Algériens étaient nombreux à descendre dans la rue de toutes les grandes villes du pays. Et en guise de réponse à la formule de dialogue proposée la veille par Bensalah, les slogans étaient toujours hostiles au pouvoir : “Le peuple veut l’indépendance”, “pouvoir assassin”, “les manifestants réclament un État civil et démocratique”, “une transition démocratique”, “la restitution du pouvoir au peuple” et “le départ du système”, “détermination et patience la révolution triomphera”, “la démocratie, un État de droit et la libération des détenus d’opinion”, “y en a marre de ce pouvoir”.
Les Algériens ont ainsi rappelé au chef de l’État par intérim que parmi leurs revendications figurent sa démission et celle du gouvernement Bedoui formé le 31 mars, deux jours avant la démission du président Abdelaziz Bouteflika.