Armée tchadienne : Le plaidoyer d’un journaliste auprès du président de la République
Niamey le 11-04-2020
A
Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Armées
Objet : Lettre de Plaidoyer
Excellence, Je vous écris cette lettre en tant que citoyen tchadien et journaliste de formation. Je voudrais tout d’abord saluer pour votre sacrifice et vos efforts dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et notamment contre la secte Boko Haram.
Monsieur le Président, votre engagement dans le lit du lac Tchad prouve à quel point vous n’aimez pas voir les populations souffrir d’un quelconque mal dans notre pays. Le Soldat tchadien sous votre leadership intervient au-delà de nos frontières afin d’assurer la paix et la quiétude dans des zones telle que le Lac Tchad, dans l’unique but de permettre le développement durable et l’épanouissement des populations majoritairement rurales qui ne demandent que la paix et la sécurité.
Monsieur le Président, permettez moi de faire les propositions suivantes.
Ainsi pour chaque soldat blessé ou mort au combat en assurant ce devoir, on pourrait envisager de le prendre en charge, au moyen d’une compensation patriotique, pour service rendu à la nation.
Dès qu’il est blessé ou mort au combat, il pourra disposer d’un certificat d’invalidité ou de décès assorti d’un acte ministériel évaluant au besoin son handicap.
S’il est mort, un capital de décès aux ayants-droit sera versé sous forme de pension aux veuves et enfants.
Malheureusement au niveau de l’administration des services militaires et du Ministère des Finances, les procédures sont bloquées, rendant pénibles l’accès à ces droits.
En effet plus de 2 000 militaires, tous grades confondus (O.A et S.O.A), avec en moyenne 15 à 20 ans de service, et en même temps victimes et handicapés de services, sont payés en monnaies de singes.
Excellence, depuis l’avènement de Moussoro, les victimes de cette situation n’ont aucun espoir en dehors de votre secours, pour jouir de leurs droits. Certains officiers depuis 1993 sont au grade de capitaine jusqu’à ce jour. Ils portent en d’autres termes le même grade, et sont en plus menacés à la retraite. Or ceux qui sont nés en 1993 portent le grade de colonel, voire plus…Une situation à laquelle l’interrogation reste ouverte.
L’exemple le plus illustratif est celui des éléments du défunt Ali DIRMI, au Centre CI de Loumia à leur sortie. Au secours Monsieur le Président de la République, Chef suprême des Armées. Prenez l’affaire en main pour un redressement de la situation actuelle que certains militaires endurent.
Monsieur le Président, pendant que certains policiers, résidant des villes, touchent jusqu’à 175 000 francs de salaires pour les gardiens de la paix (GPX) nos sous-officiers de l’Armée ou de la Gendarmerie, tous promis à la mort sur nos frontières, n’en perçoivent que 50 000 francs.
Excellence, c’est à la fois un appel et un plaidoyer à l’endroit de Votre Excellence qui êtes la seule voix en mesure de rétablir la justice et récréer l’enthousiasme dans les cœurs des familles des nos braves Soldats.
Signé : Issa Ousman Mahamat, Journaliste-Juriste