CEMAC : Des experts sur le terrain pour booster l’excellence universitaire
L’Université Afro-Américaine d’Afrique Centrale, connue sous son sigle anglais « AAUCA » ou Afro-American University of Central Africa, a reçu du 17 octobre au 24 octobre 202, une mission technique de la Commission conduite sous la responsabilité du Commissaire en charge du Département de l’Education, de la Recherche et du Développement Social (DERDS), Monsieur Jose Antonio EDJANG NTUTUMU AVOMO.
La mission a mobilisé une expertise universitaire sous-régionale, des entités et compétences diverses. Pour la célérité des échanges, un bureau de travail a été mis en place et constitué du Pr Jean-François OWAYE, de l’Université Omar Bongo (Président), du Dr Jesus Gumersindo Nvehe MITOGO ESENG, Vice-recteur de l’AAUCA (Vice-président) et du Dr Bertrand DOUKPOLO, Directeur de l’Enseignement supérieur à la Commission (Rapporteur).
L’objectif stratégique majeur de la mission est de faire un état des lieux, plus ou moins exhaustif, sur l’actuelle AAUCA et dessiner les contours réels, en termes de gouvernance académique, universitaire, pédagogique et scientifique de sa transformation en Pôle d’Excellence Communautaire.
Les échanges se sont essentiellement focalisés sur la déclinaison des critères ou normes et standards internationaux d’attribution du statut de « Pôle d’excellence » ; ensuite, l’analyse de l’existant et l’évaluation des acquis ou besoins, aux différents niveaux de gouvernance universitaire, avec des emphases sur les forces/atouts et faiblesses/opportunités de l’AAUCA ; enfin, la formulation des recommandations et le relevé de conclusions, pour servir d’aide à la décision.
Afin d’éviter de reproduire des modèles visibles dans la plupart des universités et écoles supérieures classiques de la sous-région, que la Commission a proposé, pour cette mission, l’expertise des universitaires de l’espace CEMAC pour offrir des pratiques nouvelles, novatrices et de plus attractives.
L’idée étant que les diplômés de l’AAUCA devraient avoir, dans l’espace CEMAC au moins et en Afrique de façon générale, la même réputation que ceux des grands établissements figurant au classement de Shangaï ou des classements de même nature. Il s’agit aussi de créer les conditions pour voir, à brève échéance, des employeurs se précipiter à Djibloho pour recruter les diplômés, dès lors qu’ils participeraient au financement des programmes de leur choix. Dans cette perspective, le Pr Jean-François OWAYE a fait un exposé complet sur les classements mondiaux et africains des universités, en mettant en exergue les critères et standards internationaux qu’exige un Pôle d’excellence communautaire comme l’AAUCA.
La mission a relevé des forces mais aussi des faiblesses, car la planification ne s’est réalisée que très partiellement. Ces lourdeurs et freins sont aggravés par l’absence d’objectifs précis et d’évaluations ex-post. Tout en reconnaissant, l’importance de l’engagement politique tel que manifesté par les ressources déjà investies pour les infrastructures et les équipements de l’AAUCA, la délégation de la Commission a tout de même identifié quelques points qui peuvent freiner l’expansion souhaitée de l’AAUCA. Les recommandations faites sont à même de les améliorer.
Pour finaliser la phase de déploiement des services, assurer ses responsabilités élargies, lancer les projets ambitieux des investissements d’avenir, l’AAUCA a consenti des efforts collectifs considérables. Si elle veut tirer tout le fruit de ce travail jusqu’à présent réussi, elle doit améliorer les faiblesses constatées. La mission technique a formulé plusieurs recommandations, en matière de la consolidation du cadre juridique, d’assurance qualité, de renforcement de gouvernance universitaire (académique, scientifique, pédagogique, recherche), de refonte de l’offre de formation et de partenariat avec le CAMES et l’UNESCO.
L’excellence de son partenariat avec l’UNESCO a permis à l’AAUCA de s’approprier d’importants programmes structurants dans le cadre du lancement de ses activités et de son ouverture à l’international. A terme, cette tendance confortera sa visibilité internationale et son insertion régionale et transfrontalière. Il reste encore à l’AAUCA de mieux structurer sa stratégie d’expansion, par la détermination des différentes étapes à franchir et l’élaboration de plaidoyers pour l’obtention des moyens nécessaires. Sur cet élan, la Commission doit finaliser le processus de transformation de l’AAUCA en Centre d’Excellence communautaire pour permettre à cet établissement de prendre rapidement sa vitesse de croisière.
SOURCE: CEMAC TCHAD