Censure de réseaux sociaux : «Cette mesure sera levée d’un moment à l’autre» Cherif Mahmat Zene
Difficulté accès à l’internet au Tchad: Le débit des internautes tchadiens a été réduit pour éviter la propagation de «messages haineux» sur les réseaux sociaux, a affirmé lundi à l’AFP le ministre de la Communication. «La diffusion de messages d’incitation de haine et de division» a poussé le gouvernement à prendre «cette mesure temporaire» le 22 juillet, qui sera «levée d’un moment à l’autre», s’est contenté d’assurer le ministre Mahamat Zene Cherif, porte-parole du gouvernement.
Mais des responsables des télécoms tchadiens affirment sous couvert d’anonymat que cette décision est liée à la diffusion d’une vidéo où un officier tchadien, lors d’une altercation avec des mécaniciens le 14 juillet, tire à bout portant sur deux d’entre eux avant d’être lui-même attaqué à l’arme blanche. Selon un communiqué du procureur de la République, «un des jeunes succomba des suites de ses blessures» tandis que l’officier, hospitalisé, «sera traduit en justice une fois guéri».
«Une violation de la liberté d’expression»
Sur les réseaux sociaux, comme Facebook ou WhatsApp, où la vidéo continue de circuler, certains internautes critiquent le militaire, mais soulignent également qu’il est originaire de la même ethnie que le président Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir par les armes en 1990.
La polémique a pris une telle ampleur que le président Déby a réagi à l’occasion des célébrations de l’Aïd al-Adha, le 31 juillet, sans évoquer directement le blocage d’internet ou la vidéo mais s’est focalisé sur le service de messagerie WhatsApp et les VPN, des logiciels qui permettent de contourner le blocage de l’internet local. «WhatsApp et VPN ne sont pas créés pour s’insulter, pour cultiver la déchirure du tissu national ou pour critiquer des ethnies», a-t-il affirmé.
Une association de droits des consommateurs a pour sa part demandé lundi dans un communiqué aux opérateurs de rétablir l’accès aux réseaux sociaux, dont la restriction «constitue une violation de la liberté d’expression».
AFP