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Conférence sur le Sahel : un report « fatal » pour des millions de personnes (ONG)

Les bailleurs ont-ils déjà abandonné le Sahel à la merci de la faim qui y cisaille plus de 5 millions de personnes ? Les ONG humanitaires s’inquiètent du report de la conférence prévue le 18 juin.

C‘était la conférence de l’espoir. Malheureusement, la conférence des bailleurs prévue ce 18 juin 2020 vient d‘être reportée par les principaux organisateurs. Les véritables raisons de l’ajournement n’ont pas été communiquée, s’insurgent cinq ONG spécialisées dans l’humanitaire.

Il s’agit d’Action contre la faim (ACF), CARE International, Norwegian Refugee Council (NRC), OXFAM et Save the Children. Dans un communiqué de presse rendu public mardi, ces organisations « alertent sur le report de la conférence des bailleurs sur le Sahel initialement prévue le 18 juin », d’autant plus que « la situation au Sahel est dramatique et n’a jamais été aussi inquiétante ».

Si la famine est familière ces dernières années aux Sahéliens en raison des violences perpétrées par des groupes djihadistes et ravivées par des violences intercommunautaires, l’insécurité alimentaire pourrait se multiplier cette année par 2,5 fois. Surtout pendant la soudure qui débute à partir de juillet prochain.

Or, la soudure de cette année correspond à la pandémie de covid-19 qui au 16 juin a déjà touché 3 734 personnes et tué 224 autres au Burkina Faso, Niger et Mali. Au point d’aggraver la famine chez les femmes et enfants sahéliens.

« Le coronavirus est venu et a tout changé dans ma vie », rapporte Ali, 15 ans, dans la région de Maradi au Niger. « Avant, j’arrivais à manger au moins trois fois par jour, aujourd’hui, c’est à peine que je peux avoir à manger deux fois par jour. Mon père ne sort plus beaucoup pour chercher de l’argent comme avant ».

Une situation intenable qui risque de s’aggraver du fait du report de la conférence des bailleurs. « (…) Le report de la conférence des bailleurs est un coup de plus qui risque d’être fatal pour des millions de Sahéliens. La faim elle, n’attend pas. La communauté internationale ne peut pas abandonner le Sahel au moment où les populations ont le plus besoin d’aide », interpellent les ONG.

Et il faut, selon les estimations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 2,8 milliards de dollars au Sahel pour apporter une aide vitale à 24 millions de personnes. Sans compter les 638 millions nécessaires pour la réponse à la pandémie de covid-19.

Reste à savoir si les bailleurs reviendront sur leur décision. Auquel cas, les Sahéliens sont tenus d’attendre encore. Or, « la faim n’attend pas », préviennent les humanitaire.

Africanews

Credit photo:Tamoudre

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