Diplomatie. Attaque de drones : Poutine suggère aux Saoudiens de “prendre une sage décision”
Lors du sommet Russie-Turquie-Iran qui s’est tenu le 16 septembre à Ankara, Vladimir Poutine a proposé à l’Arabie Saoudite de s’équiper de systèmes antiaériens russes S-300 et S-400 pour se protéger efficacement des attaques de drones.
À l’issue du sommet des trois alliés consacré à la Syrie, et plus particulièrement à la situation dans la région d’Idlib, les journalistes n’ont pas manqué de demander aux chefs d’État s’ils avaient parlé de l’attaque de drones sur les sites pétroliers saoudiens survenue le 14 septembre, et dont Ryad et Washington accusent Téhéran.
Vladimir Poutine s’est fendu de deux remarques. Comme le site le quotidien russe Kommersant, il a d’abord cité le Coran pour rappeler que “les anciens ennemis sont devenus des frères par la miséricorde d’Allah” et que “ce qui divise les gens et les conduit au conflit doit être relégué au second plan étant donné la proximité spirituelle entre ces gens”.
Puis, beaucoup plus pragmatique et non sans malice, il a suggéré :
Nous sommes prêts à accorder l’aide nécessaire à l’Arabie Saoudite, mais il suffit à la direction politique de Riyad de prendre une sage décision, comme l’ont fait en leur temps les dirigeants de l’Iran en achetant des S-300, et comme vient de le faire le président Erdogan, en achetant à la Russie ses derniers systèmes S-400. Ces armes défendront efficacement n’importe quelle infrastructure d’Arabie Saoudite !”
Concernant le dossier syrien, rapporte le quotidien russe en ligne Gazeta.ru, les trois leaders ont jugé leur rencontre “productive’’ et “réussie’’. Les thèmes principaux en étaient la situation dans la région d’Idlib et la formation d’un comité constitutionnel pour la Syrie.
Vladimir Poutine réclame le départ des troupes américaines
La troïka s’est dite déterminée à poursuivre la lutte contre les combattants : “La situation à Idlib nous préoccupe particulièrement. Les groupes radicaux affiliés à Al-Qaida en ont de facto pris le contrôle et nous ne pouvons l’accepter’’, a déclaré Vladimir Poutine.
Les trois chefs d’État se sont également prononcés contre la présence militaire des États-Unis en Syrie. “En gros, Poutine a dit que les forces américaines se trouvaient dans la région de façon illégale, et a exprimé le souhait d’un rapide retrait de leurs troupes’’, rapporte le site russe.
Toujours selon Gazeta.ru, l’élaboration finale des listes de participants au comité constitutionnel a été l’un des temps forts du sommet. Les leaders se sont entendus sur la nécessité d’accompagner la conduite des travaux du comité, qui s’inscrit dans le cadre du format d’Astana, responsable du règlement du conflit syrien.