Diplomatie: La trop grande déférence de Trump envers l’Arabie Saoudite
Depuis son arrivée au pouvoir, le locataire de la Maison-Blanche a fait des Saoudiens ses meilleurs alliés au Moyen-Orient, rappelle le New York Times, quitte à donner l’impression d’être aux ordres de Riyad.
Après la destruction d’installations pétrolières en Arabie Saoudite ce week-end, Donald Trump “a affirmé que les États-Unis étaient ‘prêts à dégainer’, ce qui pouvait laisser penser que le président américain préparait des représailles, souligne le New York Times, sauf qu’il a promis dans le même tweet d’attendre que les Saoudiens lui précisent ‘sous quelle forme mener une action’”.
Pour le quotidien new-yorkais, ce message sur Twitter est l’illustration parfaite de “la déférence de Trump vis-à-vis de la famille royale saoudienne”, et il a provoqué “un déluge de critiques de la part de ceux qui l’accusent depuis longtemps d’être aux ordres de Riyad et de passer sous silence les violations des droits de l’homme et du droit international que commettent les Saoudiens”.
Toute latitude
On imagine mal Trump accorder “une telle latitude à l’Otan ou à un de ses alliés européens”, relève le journal, mais pour le président américain les “Saoudiens ont toujours eu une place à part”.
Depuis sa prise de fonctions, le locataire de la Maison-Blanche a fait de l’Arabie Saoudite “son plus proche allié au Moyen-Orient, en plus d’Israël, et il s’est toujours rangé du côté des Saoudiens dans leur bras de fer avec l’Iran pour dominer la région”. Le président américain n’a, qui plus est, jamais fait mystère du rôle joué par l’argent dans cette relation privilégiée, “en citant explicitement le montant des contrats de vente d’armes à l’Arabie Saoudite comme raison de ne pas critiquer le gouvernement de Riyad”.
Jouer les mercenaires
Lundi 16 septembre, dans ses déclarations à la presse, Trump s’est toutefois visiblement efforcé de montrer qu’il ne prenait pas ses ordres des Saoudiens. Il a ainsi assuré : S’il doit y avoir une réaction aux frappes contre les installations pétrolières, les Saoudiens auront leur rôle à jouer – ne serait-ce que financier.” Ce qui, “naturellement, a donné à penser que les États-Unis se mettaient de facto à disposition des Saoudiens comme une armée mercenaire”, assène le New York Times.
“Les Saoudiens vont devoir s’impliquer très nettement si nous décidons de faire quelque chose, a déclaré Trump. Ils vont devoir beaucoup s’impliquer. Et ça passe par l’argent. Ils l’ont très bien compris.”
Courrier International