E.Macron loue l’esprit de responsabilité, le courage des soldats et du peuple tchadiens
Le président français Emmanuel Macron a accordé une interview exclusive à la radio France internationale sur la situation sanitaire mondiale du COVID19. Abordant la question du G5 Sahel et la lutte contre le terrorisme, Emmanuel Macron a salué le courage de l’armée tchadienne pour la dernière offense contre les terroristes de Bokaharam menée par l’armée tchadienne dans le Bassin du Lac Tchad.
La deuxième chose, c’est qu’il y a eu une offensive extrêmement dure de Boko Haram et associés, si je puis dire, dans la région du lac Tchad. Je veux ici redire notre solidarité à l’égard du Tchad et de son peuple, parce qu’ils ont été durement touchés. L’armée tchadienne a subi des pertes importantes dans un premier temps. Elle a ensuite réagi fortement. Mais ça a conduit l’armée tchadienne à se mobiliser. Non seulement sur son sol, mais aussi au Nigeria, au Niger et au Cameroun. Et je veux saluer vraiment l’esprit de responsabilité, le courage des soldats et du peuple tchadiens qui, alors même que c’est un terrain d’opérations très difficile, se sont mobilisés pour lutter contre ces mouvements terroristes et ont repris le terrain qui était perdu. Ils ont aussi défendu la souveraineté de leurs voisins et se sont battus contre les terroristes. Et le président Déby l’a dit : mobilisé sur cette partie de son territoire, il n’a pas pu déployer le bataillon qui était prévu sur le fuseau central. Ça, c’est un changement par rapport à Pau. Mais il est légitime, parce que le terrorisme n’est pas que dans la zone des trois frontières au Sahel, il est aussi dans la région du lac Tchad.
Donc c’est un coup dur pour le dispositif dans la zone des trois frontières…
Un coup dur, non ! C’est un événement qu’il faut prendre en compte, auquel il faut apporter toute notre solidarité, et il faut noter que l’armée tchadienne a réagi avec beaucoup de force et a conduit des opérations avec de vrais succès militaires et des pertes lourdes du côté de Boko Haram. Donc le front, il est sur plusieurs endroits. Il est normal d’être aussi mobile.
Par contre, les choses avancent. Plusieurs points ont été repris et des pertes lourdes du côté des jihadistes dans la partie sahélienne à la suite de Pau. Donc l’agenda de Pau avance, nous continuerons d’être avec les forces Barkhane, mais aussi avec nos partenaires européens et internationaux en soutien complet des gouvernements et des peuples du Sahel.
Pour moi, la prochaine étape, c’est de faire ce qui avait été prévu il y a quelques semaines, et avait dû être décalé, au niveau multilatéral : aller chercher nos autres partenaires européens et internationaux pour accroître l’association à la lutte contre le terrorisme, et cette fameuse force Tacouba, accroître l’engagement pour aider les armées africaines à monter en capacité, et accroître l’engagement financier pour aider à consolider soit la partie développement, soit la partie retour de l’administration dans toutes les zones difficiles, parce que je vous rappelle que les quatre piliers de Pau, ce sont ceux-là.
RFI