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Édito : Un enseignant, un sac de céréales ; une insulte ou une opération de séduction !

Le vendredi dernier, le Premier ministre Succès Masra a lancé officiellement l’opération « Un enseignant, un sac de céréales », une initiative du Président de Transition Mahamat Idriss Deby Itno en faveur du corps des enseignants.

Cette initiative, a déclenché une vague de réactions parmi les enseignants eux-mêmes et les autres citoyens tchadiens, qui observent avec scepticisme les efforts des autorités actuelles pour soutenir la population en cette période où la flambée des prix des denrées alimentaires est devenue insoutenable.

Ajoutée à cela, la hausse des prix du carburant que le gouvernement justifie par une harmonisation avec les pays de la sous-région. Or dans les pays voisins comme le Gabon et le Cameroun, les autorités ont mis en place des programmes d’accompagnement similaire, mais aussi une hausse de salaire. Et au Niger voisin, le prix à la pompe est 560Fcfa.

Le fait d’offrir simplement un sac de céréales à un enseignant soulève des interrogations au sien de la population. Est-ce là la meilleure réponse à leurs besoins ? Dans un contexte, la situation est devenue de plus en plus préoccupante pour les éducateurs mais aussi le reste de la population ?

Les enseignants méritent un soutien plus substantiel. Il est important de rappeler que les enseignants réclament depuis 2016 le paiement de primes et d’indemnités légitimes pour leur travail. Et aussi le fait qu’ils viennent de reprendre le travail après plus de deux mois de grève.

Cette opération présidentielle de distribution de céréales semble être une tentative de diversion face à une gronde sociale et des demandes plus fondamentales et légitimes de la part de ces professionnels de l’éducation. D’autant que la hausse des prix du carburant a poussé pratiquement tous les syndicats à déclencher une grève.

Il est nécessaire pour le gouvernement de revoir ses mesures sociales, dans un pays en inflation. Car, « un enseignant, un sac de céréales » est une initiative à court terme et la crise que traverse la population demande des mesures à long terme qui vont devoir soulager le panier ménager.

La Rédaction.

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