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Hydrocarbures. La hausse des prix du pétrole, un risque pour l’économie mondiale

Les attaques contre les installations pétrolières saoudiennes ont fait monter en flèche le prix de l’or noir et pourraient, ce faisant, mettre en péril la croissance à l’échelle globale. Certains pays déjà fragiles vont être plus affectés que d’autres.

L’envolée soudaine des prix du pétrole, le 16 septembre, survient au pire moment pour l’économie mondiale, s’inquiète le Financial Times. “L’industrie est moribonde un peu partout dans le monde, le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine n’est pas résolu et certaines économies parmi les plus importantes sont au bord de la récession”, liste le journal financier britannique. 

Selon les économistes, l’attaque contre les installations pétrolières d’Abqaiq et de Khurais, en Arabie Saoudite “pourrait causer des dommages significatifs à l’économie mondiale si la hausse des prix qui en résulte devait durer au-delà de quelques mois”.

Au lendemain des frappes en Arabie Saoudite et de l’annonce de la réduction de la production quotidienne de 5,7 millions de barils, les prix de l’or noir ont crû de 20 %, le plus fort taux depuis l’invasion du Koweït par les troupes de Saddam Hussein, en 1991.

Riyad s’est entretenu avec plusieurs membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d’autres États pétroliers comme la Russie, indique le Wall Street Journal. Les autorités saoudiennes auraient signifié aux pays producteurs de pétrole qu’ils n’avaient pas besoin d’accroître leur production.

Les réserves saoudiennes devraient suffire pendant 35 jours

Même si elles ont diminué ces dernières années, les réserves du royaume saoudien pourraient en effet suffire à continuer d’approvisionner ses clients, à condition que l’interruption dans sa production ne dure pas trop longtemps. Selon un analyste de Barclays cité par le journal des milieux d’affaires américains, ces réserves pourraient compenser le manque pendant trente-cinq jours.

La question cruciale pour l’économie mondiale est bien celle-là : de combien de temps l’Arabie Saoudite aura-t-elle besoin pour remettre en état ses installations ? Et en fonction de la réponse, il faudra accroître la production ou bien puiser dans les réserves ailleurs dans le monde.
Reportées sur les consommateurs, les hausses des cours du pétrole affectent au final le PIB des pays importateurs. Dans ce contexte, ceux qui pourraient être le plus affectés sont des pays comme la Turquie ou l’Argentine, deux États par ailleurs déjà dans une situation économique fragile.

Si la Chine est touchée, l’économie globale en pâtira

Les pays de la zone euro, même s’ils sont importateurs de pétrole, “sont mieux armés que par le passé pour faire face à une hausse des prix”, relève le Financial Times. La consommation de pétrole y a baissé, la croissance est portée par le secteur des services et le marché de l’emploi est dans un meilleur état.

Aux États-Unis, une hausse des prix du pétrole est toujours un sujet d’inquiétude pour les responsables politiques soucieux de ménager leur électorat, mais, pour l’économie du pays en général, elle n’est pas forcément une mauvaise nouvelle, poursuit le journal. Car avec le boom du gaz et du pétrole de schiste, les investissements sont massifs dans le secteur.
Pour l’économie mondiale, les perturbations de la production saoudienne, si elles persistaient, seraient une mauvaise nouvelle. Même si les États-Unis résistent bien, l’économie chinoise, fortement dépendante des importations de pétrole, pourrait en pâtir. Et par conséquent, tous ses partenaires commerciaux, c’est-à-dire beaucoup de monde. Et, en d’autres termes, la croissance mondiale.

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