Indépendance de Madagascar : un 60è anniversaire pour entrer dans l’histoire ?
Madagascar a célébré ce vendredi 26 juin son accession à l’indépendance de la France en 1960. Mais cet anniversaire est loin d‘être comme les 59 précédentes célébrations. En voici la particularité.
« Début de la grande parade et revue des troupes sur l’avenue de l’Indépendance », a tweeté ce matin le président Andry Rajoelina. Marquée en grande partie par un défilé militaire, cette célébration s’est déroulée sans anicroche.
Au-delà des festivités, nombreux sont des Malgaches à faire un voyage dans le temps pour se souvenir du 26 juin 1960. C’est en effet ce dimanche-là, que flottait, au stade Mahamasina d’Antananarivo et sur tous les 587 041 km² de l’ancienne colonie française, le drapeau blanc, rouge et vert.
C’est le résultat des accords conclus quelques jours auparavant entre le premier président Philibert Tsiranana et Jean Foyer qui représentait l‘État français. Des accords obtenus au prix du sang de Malgaches comme en témoigne l‘état de siège (1947-1956) qui fit plus de 10 000 morts.
Si, à l’instar de plusieurs pays africains ayant subi la colonisation (et même non colonisés), Madagascar peine à relever le défi de son développement économique, c’est une Grande île qui affiche ces derniers temps, une certaine de vouloir faire les choses autrement pour aller de l’avant.
Au cas où le covid-organics parvient un jour à montrer « les preuves de son efficacité » aux institutions sanitaires internationales, Madagascar, ce sera une preuve de plus qu’une calamité peut se transformer en opportunité. Ce serait le début d’une indépendance médicale dans un pays où les officines ne sont achalandées que de produits occidentaux.
Sur le plan industriel, Madagascar entend désormais jouer sa partition dans le domaine des transports. Le pays a récemment conclu un accord de joint-venture avec des industriels allemands et chinois pour produire des motos et des voitures sous la marque « Gasycar ».
Ce soixantième anniversaire se déroule dans un contexte où la « Repoblikan’i Madagasikara », même si les négociations semblent suspendues, est sur le point de reconquérir ses droits sur les îles Eparses, ces îlots éparpillés dans le canal du Mozambique. Ce serait ainsi le couronnement de près de 40 ans de discussions avec l’ancienne métropole.
Classé parmi les pays les moins avancés de la planète, c’est un Madagascar qui se veut combatif face à son avenir. C’est peu dire qu’Andry Rajoelina y croit et y tient comme à la prunelle de ses yeux. « Madagascar écrit un nouveau chapitre de son histoire et se forge une nouvelle réputation au-delà de ses frontières : celle d’une nation déterminée, tournée vers l’avenir et décidée à changer le cours de son destin », écrivait le 23 juin dernier le chef de l‘État malgache sur Twitter.