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Inondations à N’Djamena : Mahamat Deby déclare l’état d’urgence et appelle au soutien


Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes Chers Compatriotes.

Depuis quelques mois, les pays de la bande sahélienne font face à un phénomène d’inondations dévastatrices qui ont touché des millions de personnes. Ces inondations, conséquences directes des précipitations exceptionnelles enregistrées cette année, ont semé la désolation et bouleversé le quotidien dans nombre de pays.

Ainsi, des dizaines de milliers de personnes ont dû quitter leur foyer, des milliers d’hectares de terres cultivées ont été décimées, dans une région déjà en proie à une crise de la faim.

Cette catastrophe, résultante des changements climatiques, est l’une des plus sévères que la région ait connues depuis des années, agissant comme un multiplicateur de misère pour des communautés qui luttent déjà pour garder la tête hors de l’eau.

Le Tchad, notre pays, n’a pas été épargné par cette situation qui affecte la majeure partie du territoire national.

A ce jour, ce sont 636 localités dans 18 des 23 Provinces du pays qui sont touchées par des fortes inondations, affectant plus d’un million de personnes.

Les provinces les plus touchées sont le Mayo Kebbi Est, le Logone Occidental, la Tandjilé, le Moyen Chari et le Mandoul.

Ces inondations, à la fois pluviale et fluviale, ont également engendré des dommages conséquents. Ces eaux ont englouti sur leur passage plus de 465 000 hectares de champs et plus 19 000 têtes de bétail.

De par leur relief, les principales villes, surtout celles situées le long des fleuves Chari et Logone et les autres importants cours d’eau, ont été particulièrement affectées par les débordements des eaux.

Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes Chers Compatriotes.

Avec l’annonce de la décrue au sud du pays, d’importantes quantités d’eau convergent en ce moment vers le Lac Tchad et causeront probablement plus de dégâts que ce qui a été déjà observé sur l’ensemble de territoire. Les zones les plus exposées sont la ville de N’Djaména et ses environs.

Bien que des dispositifs préventifs réglementaires soient anticipés, les ouvrages existants n’ont pas été conçus sur la base de données météorologiques et hydrologiques actuelles, ce qui fait que la situation devient de plus en plus préoccupante.

Au cours de trois dernières semaines, le niveau des eaux a augmenté de 9 cm en moyenne par jour et il pourrait atteindre le pic critique de 882 cm.

A ce jour, 19 octobre 2022, le niveau du Chari a atteint 804 cm dépassant déjà de 3 cm celui qui avait été observé le 30 septembre 1961, c’est-à-dire 801 cm.

Si cette évolution du niveau du Chari se maintient jusqu’à la décrue au début du mois de novembre, il est probable que le niveau du Chari atteigne les 900 cm comme l’année 1961.

Dans les conditions actuelles, la ville n’est protégée que par les berges du Chari et une partie des digues de protection du 9ème Arrondissement dont la fragilité s’accroit chaque heure.

Le risque de débordement généralisé devient donc de plus en plus évident si la montée reste constante au cours de cette semaine.

Face à cette situation de catastrophe exceptionnelle, nous avons mis en place, un cadre permettant la mise en œuvre des plans de ripostes inondation et de gestion des sinistrés, tant sur le plan de la prévention que celui relatif à la riposte.

Pour la Commune de N’Djaména, un dispositif a été mis en place pour organiser la riposte. Il s’agit du Comité Technique de lutte pour la réduction des impacts d’inondation assisté par un sous-comité Technique.

La riposte s’est organisée autour des activités de réduction des impacts d’inondations pluviales, d’aménagement des sites d’installation des sinistrés et d’assistance à ces derniers.

Tchadiennes, Tchadiens ;

Mes Chers Compatriotes.

Prenant la pleine mesure de la situation et saluant l’élan spontané de solidarité avec les sinistrés, je vous invite à une unité d’action pour qu’ensemble nous puissions traverser ce moment difficile.

A cet égard, nous devons remercier le Tout Puissant qui nous a épargné jusqu’aujourd’hui des pertes en vie humaines, contrairement à la situation dans les autres pays qui ont connu des victimes.

Néanmoins, je voudrais partager la douleur de mes compatriotes qui ont enduré des jours et des nuits difficiles et connu des dégâts matériels de diverses natures.

Un plan de réponse du Gouvernement est mis en place pour donner l’essentiel aux victimes des inondations. Nous devons leur fournir des abris, des produits de première nécessité et une protection sanitaire.

Nous devons agir pour sauver des vies et restaurer les moyens de subsistance des personnes sinistrées afin de prévenir des maladies d’origine hydrique et vectorielle et éviter que ces communautés vulnérables s’enfoncent davantage dans l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

C’est le lieu pour moi de rendre un hommage mérité à toutes les équipes gouvernementales, militaires et civiles, les partenaires et les bénévoles, connus ou anonymes, qui ont posé un élan patriotique de solidarité envers les personnes touchées.

D’ores et déjà, je vous annonce qu’un état d’urgence sera institué pour mieux contenir et gérer cette situation de catastrophe naturelle

Pour finir, je voudrais appeler les pays amis et les partenaires techniques et financiers à soutenir les efforts du Gouvernement.

Que Dieu Protège le Tchad.

Que Dieu Vous Bénisse

Je vous remercie.

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