Le Bénin annonce le retrait des réserves de change du franc CFA qui se trouvent en France
Le président béninois Patrice Talon a annoncé jeudi le retrait des réserves de change du franc CFA qui se trouvent actuellement en France, indiquant qu’elles seraient versées aux “banques centrales partenaires dans le monde”, sans donner de calendrier précis, dans une interview accordée à la radio RFI et la chaîne France 24.
“Nous sommes tous d’accord pour mettre fin à ce modèle”, a déclaré le chef de l’Etat. “Ca va se faire très rapidement”, a-t-il assuré sans donner de calendrier précis.
Soulignant la “valeur psychologique” de ce modèle économique, qui veut qu’une partie des réserves de change du franc CFA soit obligatoirement versée à la Banque centrale de France, le président Talon a assuré qu’il n‘était “pas bien que ça continue”.
Le chef de l’Etat a d’autre part “souhaité” le “retour au Bénin” de l’ancien président Boni Yayi, qui se trouve actuellement en exil après des mois de crise politique. De par la “noblesse de sa fonction” d’ancien chef d’Etat, son adversaire politique doit faire “l’objet de traitement particulier”.
“Le peuple pourrait mal le percevoir”, a souligné Patrice Talon. “Boni Yayi a été impliqué dans ce qu’il s’est passé” lors des violences post-électorales qui ont débuté le 1er mai à Cotonou et ont fait plusieurs morts par balle, selon le chef de l’Etat, qui a dit lui “avoir fait comprendre”.
Y compris la réforme constitutionnelle
Plus tôt dans la journée, le président béninois, fortement critiqué pour avoir engagé un tournant autoritaire dans un pays réputé pour être un modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, a promulgué la nouvelle Constitution, déjà approuvée à l’unanimité par le Parlement et la Cour Constitutionnelle.
Parmi les réformes, on note l’impossibilité de faire “plus de deux mandats présidentiels à vie”, ce qui exclut d’ores et déjà une potentielle candidature de l’ancien président Yayi (2006-2016).
Le président Talon a assuré que sa propre candidature à la présidentielle de 2021 dépendrait de son “état d’esprit”, de “l’environnement politique” et de la réforme pour “renforcer les partis politiques”.
Interrogé sur le fait que ses deux plus grands adversaires politiques de la précédente présidentielle de 2016 sont tous deux interdits de se présenter par des décisions de justice et vivent actuellement en exil en France, le président Talon a déclaré qu’ils “devaient se tenir responsables de leurs actes”.
Source: africanews et AFP
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