Libye : il y a un an, Khalifa Haftar lançait l’offensive sur Tripoli
Rappel des étapes de l’offensive lancée il y a un an par l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar, pour s’emparer de la capitale Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par l’ONU.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos. Deux autorités se disputent le pouvoir: le GNA, basé à Tripoli, et un gouvernement parallèle dans l’Est contrôlé par Khalifa Haftar.
L’offensive a fait des centaines de morts et plus de 150.000 déplacés.
Haftar ordonne l’assaut
Le 4 avril 2019, Khalifa Haftar ordonne à ses forces d’“avancer” en direction de Tripoli, après l’annonce par son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) d’une offensive pour “purger” l’Ouest libyen “des terroristes”.
Cette montée des tensions coïncide avec la visite du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et intervient à quelques jours de la tenue d’une “conférence nationale” longuement préparée par l’ONU et qui était appelée à établir une feuille de route politique pour le pays.
Dès le lendemain, le Conseil de sécurité appelle les forces de l’ANL à “interrompre tous les mouvements militaires”.
“Je quitte la Libye avec une profonde inquiétude et un cœur lourd”, déclare Antonio Guterres à son départ.
Le 7, le GNA annonce une “contre-offensive” généralisée contre les pro-Haftar. L’ANL mène son premier raid dans la banlieue sud de Tripoli. Les forces loyales au GNA avaient mené leur première frappe la veille.
A la mi-avril, le président américain Donald Trump s’entretient avec le maréchal Haftar d’une “vision commune” pour la Libye et salue son “rôle significatif dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des ressources pétrolières”.
Revers pour Haftar
Le 20 avril, les combats redoublent de violence après une contre-attaque des forces du GNA.
Le 26 juin, les forces loyales au GNA s’emparent de Gharyan, principale base arrière des troupes de Haftar, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli.
Fin juillet, l‘émissaire de l’ONU Ghassan Salamé propose un plan en trois étapes: cessez-le-feu, conférence internationale à Berlin et conférence interlibyenne.
Implications
Début novembre, le quotidien américain The New York Times fait état du déploiement en Libye de près de 200 mercenaires d’une entreprise russe de sécurité privée. Moscou, soupçonné de soutenir les troupes de Haftar, dément.
Le 15, Washington appelle Haftar à cesser son offensive.
Le 27, le président turc Recep Tayyip Erdogan et Fayez al-Sarraj signent un accord de “coopération militaire et sécuritaire”.
En décembre, un rapport de l’ONU épingle plusieurs sociétés et pays accusés d’avoir violé l’embargo décrété en 2011 en livrant des armes ou des combattants aux deux camps rivaux. Il cite la Turquie, ainsi que la Jordanie et les Emirats arabes unis, deux soutiens de Haftar.