M.A Alhabo « Les conflits ont servi de prélude pour l’exécution du génocide en cours»
M.A Alhabo sur les conflits à l’Est « Un génocide en cours d’exécution » Le secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), Mahamat-Ahmad Alhabo, a dénoncé ce lundi l’existence « d’une démarche génocidaire planifiée depuis très longtemps et mis en exécution » dans les provinces de l’Est du Tchad.
« Depuis la mi-mai 2019, on est en train d’assister à des troubles graves dans les provinces de l’Est, notamment dans le Dar-Sila et le Ouaddaï. Certains ont qualifié ces événements de troubles inter-communautaires, c’est-à-dire conflit agriculteurs/éleveurs. Que l’on sache, à la date d’aujourd’hui la saison pluvieuse n’a pas encore commencé dans ces régions, personne n’a semé encore une graine. Il n’y a donc pas de conflit entre agriculteurs et éleveurs. Il s’agit plutôt d’une démarche génocidaire planifiée depuis très longtemps et mis en exécution aujourd’hui », déclare Mahamat-Ahmad Alhabo.
D’après lui, « les conflits agriculteurs/éleveurs de Tiré, Am-Marga, Tiékiré et Tourané ont servi de prélude et d’exercice pour l’exécution du génocide en cours. Pour attiser la haine et semer la désolation, un ancien Gouverneur a même pris des actes administratifs pour favoriser une communauté contre une autre, démontrant, s’il en était besoin, que les autorités administratives et militaires n’étaient pas neutres. »
« Des éléments venus du Soudan voisin, lourdement armés »
« Depuis deux semaines, des éléments venus du Soudan voisin, lourdement armés, certains se déplaçant à cheval, d’autres en motos ou véhicules de guerre (genre Pick-up de marque Toyota) ont entrepris, avec la complicité de certains habitants locaux, de brûler les montagnes et les villages, massacrer et brûler vif tous ceux qui auraient tenté une quelconque riposte ou réaction. Ces actes génocidaires ressemblent à s’y méprendre au génocide du Darfour », explique le secrétaire général du parti d’opposition PLD.
Selon lui, « il a fallu attendre plusieurs jours pour que les forces de défense et de sécurité fassent semblant d’intervenir pour apporter un semblant de quiétude qui n’a duré le temps d’une étincelle. Quand un État n’est pas capable de garantir la sécurité des personnes et de leurs biens et qu’il laisse entrer dans le pays des hordes armées pour y semer mort et désolation, on a affaire à un État failli. Les populations du Dar-Ouaddai ont le choix : s’organiser pour se défendre ou attendre la protection hypothétique d’un État failli. »
L’opposant tchadien déplore une cohésion sociale « malheureusement et fortement compromise », entre « des populations de la région qui ont vécu en harmonie pendant plusieurs siècles ».
Rapporté par ALWIHDA