Madeleine Alingué évoque les causes réelles de la fermeture de l’hôtel Hilton de N’Djamena
L’annonce de la fermeture de l’hôtel Hilton, à travers une correspondance de sa direction générale qui a fuité sur les réseaux sociaux, a indigné plus d’un utilisateur tchadien. La plupart, sans y aller avec le dos de la cuillère, ont vertement accusé l’État de ne pas faire assez pour maintenir et attirer les investisseurs privés. Alors que les mobiles directs de la fermeture, à partir du 21 novembre prochain, de l’hôtel Hilton, qui devra envoyer plusieurs dizaines d’employés au chômage, n’étaient pas connus du grand public. Le gouvernement a estimé qu’il faille faire une mise au point et se dédouaner.
Tel a été l’objet du point de presse que la ministre du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat a donné aujourd’hui. Madeleine Alingué a attaqué d’entrée de jeu : « Suite à l’annonce de la fermeture de l’hôtel Hilton, des interprétations erronées de toutes les natures circulent sur les réseaux sociaux et dans certains médias tendant à incriminer l’Etat tchadien de cette fermeture. Ces rumeurs et autres informations erronées ainsi véhiculées ternissent l’image de l’Etat tchadien qui, depuis le début de l’année 2000, travaille et ne ménage aucun effort pour créer les conditions propices à l’investissement privé au Tchad. Le ministère du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat tient de ce fait à éclairer l’opinion nationale et internationale sur les causes réelles de la fermeture envisagée de l’hôtel Hilton de N’Djaména.»
Selon la ministre, pour construire l’hôtel, l’investisseur SGI Holding a contracté un prêt auprès du pool bancaire, constitué de la Société générale Tchad (SGT), Ecobank Cameroun, Ecobank Tchad et Afriland First Bank Cameroun. « Depuis 2013 à ce jour, aucun remboursement n’a été effectué malgré les multiples relances. La justice a été saisie et un jugement en faveur du pool bancaire a été rendu. Le titre de propriété de l’hôtel, donné en garantie du financement, a été muté au nom du pool bancaire. Il est important de rappeler que durant tout le processus et à la demande de SGI Holding, l’Etat a réuni les parties pour trouver une solution amiable à leur contentieux », a longuement expliqué la ministre sans toutefois dévoilé le montant du prêt. C’est dont faute d’entente que les parties s’en sont remises à la justice qui a décidé du sort du luxueux hôtel.
En dépit du dédouanement de l’Etat, il faut dire toutefois que même si sa responsabilité directe dans la fermeture prochaine de cet hôtel n’est pas établie, il n’en reste pas moins qu’il (l’hôtel) paierait, depuis trois ans, des taxes exorbitantes. Pis, l’hôtel n’arrive pas à faire le plein de clients dans un pays qui attire peu d’investisseurs étrangers et qui est peu fréquenté par des touristes. Alors que, pour pouvoir payer ses créanciers, ses taxes et ses employés, l’hôtel devrait pouvoir vendre suffisamment ses services. Que fait alors l’Etat, depuis l’année 2000, pour attirer les touristes et les investisseurs sur son sol afin que leur présence ait des retombées sur le fonctionnement des structures hôtelières ? Est malin celui qui trouvera une réponse juste à cette question sur laquelle repose la vie de toutes les entreprises privées établies sur le sol tchadien.
La voix