Niger : plus de 300 demandeurs d’asile soudanais arrêtés pour avoir incendié leur camp
Plus de 300 demandeurs d’asile soudanais ont été arrêtés par la police, accusés d’avoir incendié leur camp onusien près de la ville d’Agadez, dans le nord du Niger, a annoncé lundi le procureur d’Agadez.
“335 demandeurs d’asile identifiés pour avoir participé à l’incendie (de leur camp) ont été interpellés et mis à la disposition de la police” samedi, a affirmé à la télévision publique Seyni Saidou, procureur du tribunal de grande instance d’Agadez.
Un responsable municipal a expliqué que “des incidents” ont éclaté samedi après que des centaines de demandeurs d’asile soudanais ont été délogés par les forces de sécurité des locaux du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) où ils avaient entamé un sit-in depuis le 16 décembre, exigeant l’accélération du traitement de leurs demandes du statut de réfugié et leur acheminement vers l’Europe.
“Une fois ramenés sur leur site dans des bus, ils ont d’abord mis le feu au camp” avant de s’en prendre “à coups de projectiles aux éléments des forces de sécurité” qui les ont escortés, a raconté ce responsable.
Selon un bilan des autorités locales, sur les “331 habitations” du camp, “290 habitations et l’infirmerie ont été réduites en cendres”. Au moins deux personnes ont été blessées par les manifestants qui ont “cassé des vitres des bus”.
Les personnes arrêtées “sont poursuivis pour des infractions graves à la loi pénale” dont “l’attroupement non armés sur la voie publique, la rébellion par destruction volontaire des biens meubles et immeubles et l’incendie volontaire des lieux servant d’habitation”, a noté le procureur.
Quelque 1.400 Soudanais ayant fui depuis 2017 l’insécurité et l’esclavage en Libye vivent dans ce camp à une dizaine de km de la ville d’Agadez. Depuis 2018, ces Soudanais manifestent régulièrement à Niamey et à Agadez pour exiger une accélération de leur installation dans des pays d’accueil, notamment en Europe.
Des centaines de réfugiés, en particulier des Ethiopiens et des Erythréens vivant à Niamey, ont pu être réinstallés en France, en Suisse, aux Pays-Bas, en Suède et en Finlande. “Les dossiers des Soudanais d’Agadez sont en train d‘être traités dans la célérité”, avait assuré en décembre à l’AFP le ministère nigérien de l’Intérieur.
AFP