Près de trois ans après son expulsion, Kemi Seba de retour au Sénégal
Kemi Seba de nouveau attendu au Sénégal. Un pays duquel l’activiste franco-béninois avait été expulsé après la polémique sur les billets de banque qui avait embrasé la contestation anti-franc CFA sur le continent. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette affaire que Kemi Seba retourne de manière exceptionnelle au Sénégal.
Le responsable de l’ONG Urgences Panafricanistes est attendu en fin d’après-midi à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar où il devrait atterrir. Dans ses poches, une dérogation spéciale des autorités sénégalaises afin que l’activiste puisse assister à son procès en appel contre la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) dont le siège est à Dakar.
Souvenez-vous, en août 2017, Kemi Seba avait défrayé la chronique en brûlant un billet de 5 000 francs flanqué du logo de la Bcéao lors d’un rassemblement contre la « Françafrique ». Un signe en guise de protestation contre cette monnaie que l’activiste qualifie de « scandale économico-politique d’ordre colonial ».
Lors de son procès en première instance au tribunal des flagrants délits de Dakar, Kemi Seba avait été acquitté alors que le parquet requérait une peine de 3 mois de prison avec sursis. À la suite d’une contestation de la banque ouest-africaine, le procès en appel est prévu pour ce lundi 24 février dès 9h GMT, après plusieurs reports.
Un procès qui intervient en pleine période de tension entre le militant anti-impérialiste et de nombreux dirigeants africains. Expulsé de certains pays, notamment la Côte d’Ivoire, pour ses prises de position tranchées non seulement sur le franc CFA mais aussi sur la gestion en général de présidents africains, Kemi Seba a été également expulsé en décembre du Burkina Faso où il a été condamné à 2 mois de prison avec sursis pour « outrage » au président Roch Marc Christian Kaboré.
C’est aussi à un tournant où les pays de l’Afrique de l’Ouest ont du reste entrepris de changer de monnaie. Nommée l’Eco, cette nouvelle monnaie n’en demeure pas moins controversée, même au sein de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) où les pays anglophones craignent une nouvelle interférence de la France, ancienne puissance coloniale des pays francophones de ce groupement régional.