RDC : après les massacres, colère à Beni contre les officiels et l’ONU
Cortège bloqué, Casques bleus pointés du doigt, magasins fermés: les habitants de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, ont exprimé leur colère contre les officiels et les Nations unies jeudi, au lendemain d’un nouveau massacre de civils.
Des manifestants ont bloqué le cortège du gouverneur du Nord-Kivu en visite à Beni en plaçant des morceaux de bois et des pierres sur son trajet, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les manifestants scandaient des slogans hostiles aux autorités, refusant d‘écouter le gouverneur Carly Nzanzu qui tentait de les convaincre de libérer la voie afin de lui permettre de poursuivre son chemin.
Le maire de Beni, des policiers et des militaires ont dû s’interposer pour frayer un passage au cortège de l’autorité provinciale.
Devant une base des Casques bleus, des jeunes manifestants, certains habillés en noir, ont jeté des morceaux de bois sur des Casques bleus, avant d‘être dispersés par la police.
“Nous ne voulons plus voir des Casques bleus ici, car ils n’ont pu protéger les civils. Quelle est leur mission ici chez nous? Nous sommes venus les chasser”, a déclaré Héritier Katseke, un manifestant, près de la base des Casques bleus.
Au quartier Boikene, dans la périphérie de Beni où les miliciens ADF ont tué des civils mercredi, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui avaient barricadé les routes.
Magasins et écoles fermés à Beni
Le centre de Beni était en grève : magasins fermés, tout comme les écoles et les administrations, pas de transport en commun.
Des pneus ont été brûlés à plusieurs endroits par la population en colère. Au moins sept civils ont été massacrés dans la nuit de mardi à mercredi dans un quartier de Beni dans une nouvelle tuerie attribuée aux ADF.
Plus de 60 civils ont été massacrés dans la région de Beni depuis début novembre après l’annonce le 30 octobre “d’offensives d’envergure” par l’armée contre les milices de Forces démocratiques alliées (ADF).
A l’origine, les ADF sont des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, installés dans l’est de la RDC depuis 1995.
Un quart de siècle plus tard, ils ne semblent plus attaquer l’Ouganda et ne revendiquent aucun de leurs massacres en RDC. Leur recrutement s’est étendu à d’autres nationalités.
Source: Africanews et AFP