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RESTE-Trust Fund : A la découverte de BAKETCHI Mahamat, passionnée d’élevage des petits ruminants

L’élevage de petits ruminants notamment caprin, est une activité très appréciée et pratiquée par les femmes, surtout dans la bande sahélienne du Tchad. Ce type d’élevage constitue pour les femmes une épargne sur pied qui sert généralement à satisfaire les besoins élémentaires et nutritionnels. Malheureusement, les sécheresses successives, qui a connu la bande sahélienne ont porté un coup dur à ce secteur, d’autant plus que la majeure partie des éleveurs sont des femmes qui n’ont pas, à l’instar des pasteurs transhumants la capacité de mobilité pour s’adapter aux effets de changement climatique.

De ce fait, le projet « Emploi, résilience et cohésion sociale dans la bande sahélienne et la zone du Lac Tchad » communément appelé « RESTE-Trust Fund » sur financement de l’Union européenne a mis en place depuis 2018 une stratégie de reconstitution sociale des cheptels en faveur des ménages vulnérables de ses zones d’intervention (Barh-El-Gazel, Lac et Kanem). Ce projet est mis en œuvre dans le cadre d’un consortium regroupant les ONG internationales Oxfam CARE et ACF ainsi que leurs partenaires nationaux respectif AIDER, CHORA et ARDEK.

Ce mécanisme a permis en moins de deux ans à 2350 femmes issues de ménages très pauvres et pauvres de bénéficier directement de 4550 petits ruminants composés de boucs et de chèvres. Un groupe de 2350 femmes sont en train de bénéficier également les caprins à travers le système de la rétrocession. Ce dispositif permet non seulement d’augmenter le nombre de ménages vulnérables bénéficiaires, mais aussi de renforcer la cohésion sociale au sein des communautés.

Plusieurs femmes à l’exemple de BAKETCHI Mahamat ont vu les petits ruminants se multiplier dans leur cour grâce à cet appui du projet RESTE-Trust Fund. Elle raconte ses sentiments :

« Avant je ne faisais pas d’élevage mais en janvier 2018 j’ai été identifié par le projet RESTE-Trust Fund pour bénéficier de 02 chèvres. Le principe était qu’après la mise bas je devais rétrocéder à mon binôme les chevreaux ayant atteint les 6 mois. Mais d’un commun accord, nous avons décidé de partager les 02 chèvres. Quelques mois après ma chèvre a mis bas trois chevreaux. En l’espace de deux ans, j’avais totalisé 13 caprins à partir d’une seule chèvre. Trois sont morts et j’ai vendu deux boucs pour pouvoir mieux traiter les autres et assurer aussi mes besoins. Actuellement j’ai 08 caprins, et je me sens très heureuse parmi mes animaux car je suis seule à la maison et ils sont devenus mes compagnons. Je ne sais comment remercier ce projet et les agents qui le mettent en œuvre. Que Dieu leur accorde longue vie. Aujourd’hui, je suis reconnu dans le village comme une éleveuse de petits ruminants, je ne savais pas que je pouvais accueillir autant de chèvres dans ma cour. »

BAKETCHI Mahamat estime que d’ici 3 ans, elle fera un grand enclos rempli d’un bon nombre de caprins.

Les chèvres sont considérés comme des animaux bien adaptés aux variations climatiques, et qui constituent par leurs productions de viande et de produits laitiers (lait, beurre, fromage…) un apport nutritionnel considérable pour les ménages vulnérables  Toutes ces raisons ont poussé le projet à développer cette activité afin de renforcer l’autonomie des ménages dans un contexte changeant en synergie avec d’autres activités qui ciblent les femmes notamment les projets portés par les Associations Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC) et par l’Unité de Transformation et de Commercialisation (UTC) des produits locaux ainsi que les projets d’Alphabétisation et d’activités génératrices de revenus.

Les femmes bénéficiaires ont reçu des formations sur les thématiques diverses en lien avec la conduite de l’élevage (la santé animale, les parcs ou enclos des animaux, la fabrication des pierres à lécher, la conservation de fourrages, l’embouche de petits ruminants etc.). Des auxiliaires d’élevage ont aussi été formés aux côtés de ces femmes pour faciliter l’accès aux soins vétérinaires des bénéficiaires.

BAIDEBNE Joel TCHOCKE/ Projet RESTE-Trust Fund Tchad

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