Tchad: Docteur Djiddi rend hommage aux soldats tchadiens
Poésie: soldat du Tchad sous le ciel du Mali !
Par Docteur Djiddi Ali Sougoudi
Là-bas au lointain Mali
Bien plus loin comme Somalie
Kidal, Tombouctou, Menaka, Aguelhok ou Gao
Terres du sahel mais au delà des limites du pays de Sao
On le sais, tu n’es pas chez toi
Pourtant la terre entière est ton toit
Et partout où tu défends le prix de la paix
C’est chez toi et ne rechigne pas de porter comme une faix
Soldat tchadien, debout et silhouette au vent
Regard perdu à l’horizon, main sur le front en auvent
Il guette et attend le prochain danger en déflagration
Hurlement des assaillants et armes en détonation
Le chaos, le sang et les cris sont partout en si peu de temps
Que des corps qui jonchent sous un odieux printemps
Morceaux de chair humaine roussis par le feu
Corps rigidifiés, figés et cloués comme un épieu
Ennemi fou furieux qui entre de partout
Fondu dans la masse qui sert d’atout
Traîtrise des autochtones complices
La mort en échange pour tous les services
Parfois le soldat est mort et c’est fini!
Oubli et ingratitude à l’infini
Regretté fils d’une mère en larmes
Pourtant, hier, fier avec son arme
Parfois le soldat a envie de vite partir
Non, un engagé, de sa tache, ne peut se départir
Il reprend son arme, les yeux rougis de courage
Pour ne pas ramener la honte à son entourage
Soldat qui se lève et titube vers l’ennemi effarouché
Guerrier tchadien qui surgit hors de la tranchée
Son pays le voit et lui demande de tenir
La paix si chère , à lui de la maintenir
Mourir si loin de chez soi et sans rituel
Disparaître comme un objet virtuel
C’est cela aussi la vie d’un soldat
Toujours survivre n’est pas de son mandat
Parfois il meurt si jeune et récolte les larmes des filles nubiles
Trop peu comprennent que le soldat ne meurt pas pour des choses futiles
Défendre sa patrie mais aussi la patrie du frère africain en détresse
Bénévole devant la mort comme un soupirant devant sa maitresse
Ô ! Soldat du Tchad, vas et meurt pour la cause juste!
Surtout n’amène pas la honte, la funeste !
Bombe ton torse et reçois les balles par devant et sur ta poitrine
Tu es le miroir du courage, sacré soldat, tu es notre vitrine!
Personne ne saura où se trouve ton trépas
Nul ne saura l’heure de ton ultime repas
La vie d’un guerrier tient à un fil tenu
Comme bougie au vent, léger comme un fetu
Vas, vole et venge – nous par le fil de ton épée !
Ainsi sera ton histoire, faite comme un conte de fée
Sur le sable, sur le roc et sur le rocher de Tigharghar
Sur le flanc de montagnes et des collines de l’Adrar .
(A suivre)