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Tchad : L’AMET dénonce une décision « liberticide » de la HAMA sur les contenus audiovisuels

Dans un communiqué publié ce jeudi 5 décembre 2024, l’Association des Médias en Ligne du Tchad (AMET) a fermement critiqué la décision n°055/HAMA/SG/2024 prise par la Haute Autorité des Médias Audiovisuels (HAMA). Cette décision interdit aux plateformes en ligne de diffuser des contenus audiovisuels, suscitant une vive indignation parmi les professionnels de la presse.

L’AMET condamne avec vigueur cette mesure, qualifiée de liberticide et jugée contraire à la législation tchadienne sur la liberté de la presse. Elle estime que cette interdiction constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux garantis par la Constitution et par la loi n°31 du 3 décembre 2018. L’article 25 de cette dernière garantit en effet la liberté de presse et d’expression.

L’association considère cette décision comme « outrageusement répressive et illégale », dénonçant une violation flagrante de la Constitution tchadienne. Elle rappelle qu’au cours d’un récent séminaire, elle avait déjà mis en garde contre les intentions du président de la HAMA, Abdramane Barka Doningar, d’interdire la production et la diffusion de contenus audiovisuels. La mise en application de cette mesure confirme aujourd’hui ses craintes et représente, selon l’AMET, une menace sérieuse pour l’avenir de la presse en ligne au Tchad.

Pour l’AMET, cette décision porte gravement atteinte au pluralisme médiatique et nuit à l’image du Tchad sur la scène internationale. « Sans la presse en ligne, le paysage médiatique tchadien perdra une part essentielle de sa vitalité », avertit le communiqué signé par le président de l’association, Bello Bakary Mana.

L’association appelle la HAMA à « faire preuve de lucidité » en adoptant une approche plus ouverte et en soutenant un paysage médiatique diversifié. En signe de défiance, elle encourage ses membres à continuer de diffuser des contenus audiovisuels, tout en soulignant que seul l’article 25 de la loi n°31 constitue le cadre légal pour réguler la presse en ligne.

L’AMET interpelle également les autorités compétentes, les exhortant à mettre fin à ce qu’elle qualifie de « croisade inutile » menée par le président de la HAMA. Elle met en garde contre toute suspension ou sanction arbitraire visant ses membres, avertissant qu’elle n’hésitera pas à entreprendre « des actions de grande envergure » pour défendre la liberté de la presse.

« Alors que le Tchad traverse une période cruciale pour la consolidation de la démocratie et des droits fondamentaux, ce bras de fer entre la HAMA et les médias en ligne pourrait avoir des conséquences majeures sur la crédibilité du pays en matière de respect des libertés fondamentales », conclut le communiqué.

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