Tchad: Lancement du rapport de l’étude d’impact socio-économique du COVID-19
Le Ministre de l’Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, Dr Issa DOUBRAGNE et la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Tchad, Mme Violette KAKYOMYA, et en présence de quelques personnalités, ont procédé ce vendredi 24 juillet 2020, au lancement de l’étude d’impact socio-économique du COVID-19 au Tchad.
Cette étude est le fruit d’une collaboration franche et fructueuse entre l’ensemble du Système des Nations Unies au Tchad, les partenaires au développement sous la direction du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Gouvernement à travers le Ministère de l’Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale.
Dans son intervention, la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Tchad, Mme Violette KAKYOMYA déplore que la population tchadienne est rendue vulnérable au coronavirus de deux (2) manières, c’est-à-dire : en s’exposant à l’infection par le virus qui affecte gravement sa santé et son bien être, et en voyant ses moyens de subsistance sapés par les mesures nécessaires pour empêcher la propagation du virus. Elle souligne aussi que la situation à COVID-19 intervient dans un contexte de faiblesse du système de protection sociale dans la majorité de nos pays, ce qui aggrave la situation.
Elle félicite également la réaction du Gouvernement tchadien qui a immédiatement ordonné la fermeture des lieux d’apprentissage, des bars, restaurants et autres lieux de rassemblement social, et a interdit les rassemblements de plus de 50 personnes dès le premier cas détecté le 19 mars 2020. La Coordinatrice conclut en affirmant que ce rapport s’ajoute aux autres analyses qui démontrent la gravité des effets négatifs du coronavirus sur les secteurs économiques et sociaux.
En lançant officiellement le rapport de l’étude d’impact socio-économique du COVID-19, le Ministre de l’Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale (MEPDCI), Dr Issa DOUBRAGNE, a relevé que depuis quelques années, le Tchad continue de faire face aux effets pervers de plusieurs chocs exogènes et endogènes qui freinent ses efforts de développement socio-économique, notamment : la crise humanitaire consécutive aux exactions liées au terrorisme et aux conflits intercommunautaires, les menaces de la secte Boko-Haram, la baisse des cours du pétrole Brent auxquels s’ajoute aujourd’hui la pandémie du COVID-19.
Le Ministre poursuit également en disant que les mesures barrières, en limitant la maladie dans les communautés ont produit des conséquences économiques et financières de plusieurs ordres, à savoir : une baisse significative des recettes budgétaires, une dégradation importante des comptes macro-économiques, une baisse des financements extérieurs, une perturbation des échanges intracommunautaires, une fragilisation de la stabilité externe et financière et un risque de montée des tensions inflationnistes.
Le coût global établi sur la base de chiffre d’affaires considéré comme le manque à gagner pendant le mois d’avril 2020 est estimé à 158,958 milliards de francs CFA. Par contre, les dépenses publiques augmenteront en raison d’une hausse de la masse salariale et des transferts vers le secteur de la santé pour contenir la pandémie du COVID-19. Et le déficit budgétaire devrait se stabiliser à environ 1,5% du PIB non pétrolier en 2020.
S’agissant de l’emploi, l’économie informelle, qui est la principale source de revenu de la majeure partie de la population, et notamment de la jeunesse et des femmes sera la plus touchée par cette crise sanitaire avec plus de 288 607 personnes en chômage technique ou partiel. Et enfin, sur le plan social, plus de 15 535 enfants de moins de cinq (5) ans additionnels seront affectés par la malnutrition aiguë sévère parmi les enfants devenus pauvres en 2020. 3 023 602 enfants âgés de 3 à 17 ans seront en besoin d’éducation et 139 676 élèves n’auront plus l’accès aux cantines scolaires. Quant à la malnutrition aiguë globale, elle va affecter un total de 1 995 507 enfants de 6 à 59 mois.
L’objectif de cette étude est de faire une évaluation préliminaire des conséquences économiques et financières de cette pandémie. Les principaux résultats de la première séquence du travail montrent que les secteurs durement affectés par les mesures barrières au COVID-19 sont le transport aérien et terrestre, l’hôtellerie et la restauration, le commerce et l’éducation.
MEPDCI