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Tout savoir sur l’ex Président tunisien Ben Ali mort en Arabie Saoudite ce jeudi

NÉCROLOGIE. L’homme qui a destitué Habib Bourguiba est mort en Arabie saoudite, où il avait trouvé refuge le 14 janvier 2011. Il a régné d’une main de fer durant 23 ans. Ce militaire a assis son pouvoir sur la police. Autopsie d’une dictature.

L’ancien president tunisien Zine el-Abidine Ben Ali vivait en Arabie saoudite depuis sa chute en 2011.
L’ancien président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali vivait en Arabie saoudite depuis que la nouvelle est tombée ce jeudi 19 septembre après-midi. L’ex-président déchu Zine el-Abidine Ben Ali est décédé en Arabie saoudite où il s’était réfugié en 2011. « Ben Ali vient de mourir en Arabie saoudite », a déclaré Mounir Ben Salha, qui avait annoncé il y a une semaine l’hospitalisation de l’ex-chef âgé de 83 ans.

Un coup d’État contre Bourguiba

Il est un militaire passé par Saint-Cyr et les États-Unis. Il épouse la fille du général Kefi, Naïma, en 1964, ce qui le propulsera à la direction de la sécurité militaire. Après les émeutes du pain de 1984 qui firent couler le sang à Tunis, il devient le directeur de la sûreté nationale. Le régime Bourguiba vacille, le père de la nation ne disposant plus de toutes ses facultés. Ben Ali profite de la situation.

Le 7 novembre 1987, il innove dans l’art du coup d’État. Alors Premier ministre, il convoque sept médecins, leur intimant l’ordre de déclarer le père de l’indépendance « dans l’incapacité d’exercer ses fonctions », car frappé de sénilité. Un « coup d’État médical ». Habib Bourguiba avait été nommé président à vie dans les années 1970. Son arrivée au pouvoir ouvre une parenthèse optimiste dans le pays, les dernières années de la présidence Bourguiba se jouant dans un théâtre d’ombres peu propice au développement du pays.

On raconte que Bourguiba recevant l’ambassadeur des États-Unis avait cru parler à celui de l’Union soviétique. Embarrassant. Lorsqu’il s’empare du pouvoir via ce stratagème médical, il promet ouverture démocratique, entrée du pays dans la modernité politique, multipartisme. En 1989, il est élu président avec 99,27 % des suffrages exprimés. Il était l’unique candidat. Durant deux années, il y aura un état de grâce Ben Ali.

La parenthèse se refermera violemment. L’homme sera systématiquement réélu avec plus de 94 % des suffrages. Dans les bureaux de vote, l’enveloppe était transparente et le bulletin portant son nom était de couleur vive. Cela dissuadait quiconque de voter pour un autre candidat. À quelqu’un qui demandait les autres bulletins de vote, il n’était pas rare que le chef du bureau de vote réponde : « Vote Ben Ali, après je te les donnerai. »

Source: Le Point

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